« Marché fraude » d’Ocass : Le nid du commerce illicite à Touba

Rien que son nom renseigne sur les activités illicites qui y sont exercées. « Marché fraude » est un lieu où presque tout se vend de manière informelle et illégale, dans la cité religieuse de Touba.

Le marché Ocass de Touba est l’un des plus réputés de la ville, mais aussi des plus importants sur le plan des échanges commerciaux. Mais au delà de ce poids économique que joue ce marché, niché au cœur de la cité religieuse, à quelques jets de pierres de la grande mosquée, Ocass a aussi la mauvaise réputation d’être le lieu de transaction de plusieurs produits dont la vente est soit illégale soit interdite par le khalife général des mourides.

Ocass n’est presque jamais au répit. Il y a du mouvement, de l’ambiance presque toute la journée. Surtout en cette période de Magal. C’est l’heure de la prière (de 14h), ce mercredi 14 octobre, malgré la chaleur qui dépasse les 30e c, le marché bat son plein.

Pour en savoir un peu plus sur les activités illicites qui se passent dans ce marché, on s’approche d’un vendeur de boubou. Après un long marchandage, on lui soumet notre désir de nous procurer une arme à feu. « C’est ça que tu veux ! Vas y au marché fraude. Tu vas l’avoir là-bas », répond le jeune homme à peine la trentaine. Ce dernier, au bout du doigt, nous indique le chemin qui mène vers cet endroit « mystérieux ».

En fait, « marché fraude » n’est qu’une allée située à l’est du marché Ocass où se passent les trafics dans la plus grande discrétion. Auparavant, c’est à cet endroit que les produits frauduleux se vendaient, d’après des informations obtenues sur place. Ici, il faut savoir décortiquer les codes pour avoir ce que l’on cherche.

Dans tous les coins de ce couloir, l’inconnu, perçu comme un potentiel client, est interpellé par des marchands ou cambistes.

« Monsieur, qu’est-ce que vous voulez : des échanges de monnaie, dollars où euro? », nous demande une homme âgé de 52 ans. Assis sur une chaise près d’un étal de cordonnier, il entame, dans la foulée, des discussions clémentes. Mais, sa voix devient sèche et l’air méfiant quand on lui demande les gens qui s’activent dans la vente d’armes et autres activités illicites.

Quelques minutes plus tard, un vieil homme nous interpelle. « Je peux vous aider. Vous voulez faire des échanges? », demande-t-il. Il s’approche de nous et on lui chuchote notre désir.

D’un geste brusque de la main, il répond par le négatif. Comme lui, plusieurs d’entre eux se méfient des étrangers surtout en cette période de Magal. « Si vous venez à une autre période, vous pouvez avoir ce que vous cherchez. Avec le Magal, c’est un peu risqué et les gens peuvent croire que vous êtes policier. Tout le monde sait ce qui se passe ici », renseigne un commerçant.

Malgré les interdits du Khalife général, le trafic de produits illicites est une activité très répandue et connue dans ce marché très réputé de Touba.

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