« Y en a marre » sur la réduction du mandat présidentiel: « Si jamais Macky Sall fait du“wax waxeet… »

La réduction du mandat du président de la République de 7 à 5 ans suscite depuis un certain temps une grande polémique. Et ils sont nombreux à se demander quelle attitude adoptera le mouvement citoyen « Y en a marre » si jamais Macky Sall revenait sur sa parole. Pour en avoir le cœur net, EnQuête a élucidé la question avec le coordonnateur du mouvement, Fadel Barro.

fadel barroLe président de la République Macky Sall fera-t-il un mandat de cinq ans, comme promis durant l’entre-deux tours de la présidentielle de 2012 ? En tout cas, la question se pose. Et avec acuité. Surtout que des caciques de l’Alliance pour la République (Apr) ont fait des sorties dans la presse pour affirmer que Macky Sall peut bien se dédire si cela l’enchante.

Ces partisans du chef de l’État exigent même de leur leader qu’il fasse du wax waxeet. Mais jusque-là, le locataire du Palais de l’avenue Roume n’a pas répondu à leurs appels. Du moins de manière officielle.

Un « wax waxeet » de Macky Sall pourrait-il lui valoir ce que ça a coûté à Abdoulaye Wade ? Certains y croient, d’autres par contre avancent l’argument selon lequel ni la société civile ni le mouvement contestataire « Y en a marre » n’ont le poids qu’ils avaient sous l’ère Wade. Un argument que le coordonnateur du mouvement Y en a marre Fadel Barro conteste.

« Y en a marre n’a aucun poids devant le peuple sénégalais. Ce n’est pas Y en a marre, Alioune Tine ou un autre qui décide. Il n’y a que le peuple sénégalais qui peut arrêter qui il veut. C’est au peuple sénégalais et au seul peuple de décider quand il faudra agir », a déclaré Fadel Barro.

Sur les allégations des responsables apéristes, il s’est voulu clair : « Y en a marre ne veut même pas réagir sur cette question-là. Ce sont des commentaires de politiciens. Ces gens-là cherchent le buzz ou font l’intéressant. »

Aussi, ajoute-t-il, « chacun est libre de donner son avis. Nous, ce qui nous intéresse, c’est ce que dit Macky Sall. Et jusque-là, il dit qu’il fera un mandat 5 ans et qu’il compte organiser un référendum en mai 2016. Notre seul interlocuteur, c’est Macky Sall et c’est ce qu’il dit qui nous intéresse ». Encore que, de l’avis de Fadel Barro, il y a des choses plus importantes sur lesquelles le gouvernement est attendu en ce moment que la réduction du mandat.

« Le vrai débat aujourd’hui, c’est l’augmentation du coût de la vie. La loi sur la baisse du loyer n’a pas été bien faite. Il n’y a pas eu de suivi et les prix sont en train de flamber. Les coupures de courant reviennent et on n’en parle pas. Tout comme on ne parle pas de l’augmentation (du prix) des appels entrants et d’une volonté d’appliquer une couverture médicale universelle dans un pays où il n’y a pas de plateau technique. Une menace d’année blanche plane sur l’école et les agriculteurs n’arrivent pas à écouler leurs récoltes. Voilà les vrais problèmes de l’heure sur lesquels il faut se pencher. Ils veulent nous divertir et nous emmener vers un débat de 2016 », constate-t-il.

Certains observateurs pensent que Moustapha Cissé Lô et Omar Youm, le porte-parole du gouvernement, ne sont que des aiguilleurs de Macky Sall qui tâte le terrain quant au non-respect d’une de ses promesses. Pour Fadel Barro, « Macky Sall n’a pas besoin de bouc-émissaire. Je ne pense pas qu’il puisse descendre à ce niveau », analyse-t-il.

Quelle qu’en soit la situation « Y en a marre agira en conséquence », si jamais Macky Sall se dédit.

EnQuête
Dans les blogs ouverts du site web de Radio France internationale, il est publié un article qui charge fort Fadel Barro. Il est accusé d’être venu au Togo sur invitation du riche opposant togolais Ayo. Et ce, aux fins d’entraîner des journalistes à la guerilla urbaine et au soulèvement populaire. Fadel Barro aurait même formé en amont, à Dakar, des membres de la société civile togolaise. Aussi, cela serait l’une des causes de son arrestation au Congo. Une enquête judiciaire devait être ouverte à cet effet et des informations recherchées dans ce sens à Lomé.

Joint par EnQuête, Fadel Barro ne juge pas sérieuses ces informations. « Tout ceci n’est qu’un tissu de mensonges, de la manipulation et de la désinformation » a-t-il dit. En effet, pour lui, depuis quelque temps, des articles de ce genre foisonnent. « On cherche à me décrédibiliser. Je ne connais pas la guerilla urbaine donc je ne vois pas comment je pourrais former des gens à faire cela », s’est-il demandé. Et ceux qui cherchent à ternir sa réputation sont souvent ces chefs d’États africains qui s’accrochent au pouvoir. « Il n’y a pas de part de vérité dans tout ce qu’on raconte sur moi. Ces gens veulent dissuader la société civile à s’organiser », a constaté le Y en a marriste.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici