Tendance en fureur sur Facebook: Les groupes de «toopp cas» (suivi des cas), c’est quoi cette tendance ?

Tendance en fureur sur Facebook: Les groupes de «toopp cas» (suivi des cas), c’est quoi cette tendance ?

En fait c’est très simple, il s’agit de groupes de filles en apparence, parce que même des hommes peuvent modifier leur profil pour se faire passer pour des filles, qui passent leur temps à faire du commérage, à colporter des ragots sur les gens.

Certains de ces groupes comptent des dizaines de milliers de membres autant dire que leur spectre de nuisance est très large : dans ces milliers de femmes aux quatre coins du Sunugaal, reliées uniquement grâce au téléphone, il y a forcément quelqu’une qui vous connaît ou connaît certainement quelqu’un qui vous connaît ou a déjà entendu parler de vous. Et ça, c’est suffisant pour pouvoir donner son avis (jamais favorable) sur le «cas» en débat.

Des groupes pires que la décharge de Mbeubeuss

Comment ça marche ? D’abord, il faut adhérer au groupe ou y être invité. L’administratrice vous y ajoute et c’est parti : vous êtes dans la tontine de la médisance. A n’importe quel moment, n’importe qui dans le groupe peut mettre à l’affiche quelqu’un, sans donner son nom, mais juste des indications, des initiales ou des insinuations qui identifient allègrement le «cas». Et hop ! Commères et autres langues de vipères déversent leur venin sur leur proie.

A travers les claviers de leurs téléphones, le «cas» devient objet d’un violent lynchage : révélations fracassantes et indécentes : la poubelle de la vie des «cas» est fouillée et vidée sur la place publique. Celles qui lui connaissent quelque chose déballent, d’autres insinuent des choses, laissant de plus téméraires faire des révélations les unes plus renversantes que les autres.

Les célébrités en tête d’affiche

Qui sont les cibles ? Toutes les personnalités connues ou moins connues. Les plus ciblées, ce sont les vedettes des télés, téléfilms, stars du foot, hommes riches et épouses, jet-setteuses, il y a les chanteurs, leurs épouses et autres concubines. Même des prêcheurs ne sont pas épargnés. Mais aussi, comme elles les aiment, PDG, DG, hommes politiques, etc.

Si d’aventure une de vos ennemies vous a dans son collimateur, pour peu que vous êtes célèbre, alors vous pouvez dès lors trembler : un jour ou l’autre, vous pouvez vous retrouver «cas» dans un de ces groupes qui sont en fait, des lieux de règlements de comptes ignobles, de «xawwi soutoura» (exposition de la vie des gens), mais aussi de vengeance. Et d’une méchanceté gratuite. Car, ces femmes y exposent pour la détruire, la vie des «cas» qui ont pourtant leur dignité humaine, mais aussi une respectabilité sociale ou socioprofessionnelle, une famille. Mais qu’importe, ces «cas-weuses», en fait des pies d’un temps moderne, se délectent de leur jeter toutes sortes de salissures.

Une véritable entreprise de «cyber-harcèlement» qui prend des proportions alarmantes. Et si vous croyez que votre «cas» qui date de très longtemps est oublié, détrompez-vous, il y a ce qu’elles appellent les «cas rétro», donc un flash-back.

«Waaraatekat» : bas les pattes !

Et le pire, c’est que les chefs «casweuses», promotrices de ces méga cyber-lynchages ne veulent rien entendre ni être raisonnées, l’une d’entre elles prévenant les éventuels «waaraatekat» (prêcheurs et moralisateurs), de ne pas s’aventurer dans son ignoble groupe.

Pourtant, Dieu dit, entre autres : «…Ne médisez pas les uns des autres. Est-ce que l’un de vous aimerait manger la chair du cadavre de son frère ? Cela vous répugne évidemment. Craignez pieusement Dieu ! Dieu agrée toujours le retour des repentis et II est infiniment miséricordieux» (Chapitre 49 – verset 12). Mais aussi : «Ne te laisse pas aller à ce dont tu n’as aucune science : l’ouïe, la vue et le cœur, tout cela aura à en rendre compte» (Chapitre 17 – verset 36).

Mais tout cela, elles semblent s’en moquer, réclamant fièrement la marque de fabrique de ces types de groupe : «top cas bamu sëss» (suivre le cas jusqu’au bout). Et cette traque, ça s’arrête difficilement, puisque quand des félines vous chassent… La preuve, hier, une «cas-weuse» se glorifiait dans un de ces groupes : «Savez-vous qu’aucune star ne dort plus sur ses deux oreilles à cause de vous les ‘cas-weuses’». Cey Sénégal !

Jahrus D
Avec Vox Populi

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