Télévisions : Ces animateurs qui dérapent

timthumb-1La confraternité et la solidarité interprofessionnelle empêchent d’en poser le débat. Mais le constat est unanime. Les opinions convergent : dans certains organes télévisuels privés, certaines animatrices et animateurs dérapent et ne cessent de déraper, jouant aux vedettes en raison d’une certaine audience dont ils bénéficient, ce qui les amène même à mettre l’équilibre, l’éthique et la neutralité dans l’abîme.

Il ne s’agit pas de journalistes, mais bien d’animateurs. D’abord ils n’apportent rien de positif à l’auditoire. Ensuite, ils versent dans un griotisme indigeste, profitant de l’antenne télévisuelle pour quémander subtilement bourse et enveloppes par des éloges dithyrambiques à l’endroit de femmes et d’hommes politiques ou d’opérateurs économiques sans que les autorités des organes ne les rappellent à l’ordre.
Ces patrons de presse remarquent même une élévation faramineuse du train de vie des animateurs d’émission de leurs organes médiatiques sans jamais s’en interroger. Et ils savent bien que ce train de vie d’apprentis pacha ne résulte pas de leurs revenus salariaux parce que ces animateurs récoltent de leur griotisme enveloppes et billets de banque et en jubilent sans scrupule.

Un homme n’a-t-il pas même choisi de quitter son métier de fonctionnaire pour investir l’espace télévisuel parce qu’étant pour lui plus fécond en quête et conquête d’argent par une animation intelligemment orientée vers des distributeurs automatiques d’enveloppes , toujours fiers de voir leurs noms adoubés et loués dans un organe de communication ?

Parmi ces animateurs qui dérapent, on compte même des enseignants et des esprits limités formés sur le tas par recommandation qui tiennent aujourd’hui des émissions dans lesquelles ils éprouvent un immense plaisir et une grande fierté à humilier leurs invités pour se donner l’image d’interviewers redoutables qui savent tout alors que leur carence est flagrante et leur limite incontestable.

Arrogants ou condescendants devant leurs invités, ils se donnent l’image de génies qui maîtrisent jusqu’à la lie les complexes sujets qu’ils se permettent d’aborder. Heureusement, certains y laissent des plumes quand ils ont devant eux de redoutables invités qui ne se laissent pas marcher sur les pieds par des questions ou des répliques offensives et impudentes.

Des animateurs d’émission people se permettent, en pleine émission, de jouer une partition dans des conflits opposant des acteurs publics ou des artistes et vont jusqu’à calomnier pour le plaisir d’un généreux antagoniste. Et souvent la calomnie atterrit devant les Cours et Tribunaux !

Parmi les animateurs, on en compte même des satrapes tenants des émissions politiques dans lesquelles ils confondent interroger un invité et engager une polémique parfois chicaneuse sur des sujets qu’ils ne maîtrisent même pas.
La tendance est irréversible. Le CNRA n’en parle jamais. Le SYNPICS est muet sur ces dérapages qui donnent pourtant à la communication télévisuelle une image qui indispose et dérange.
Parfois, et c’est plus grave, certains animateurs ont l’aspect de bouffons burlesques avec des habillements loufoques qui se mêlent à un langage gougnafiers contribuant à la perversion de la communication juvénile.
Même les revues de presse dérapent régulièrement avec d’intrus commentaires tendancieux, des déformations volontaires de propos, un favoritisme abusif et une orientation subjective du contenu des organes triés à volonté selon la concurrence. Et le tout s’opère selon les clandestines relations entretenues avec les acteurs publics, les intérêts boursiers et les immédiates réactions généreuses des bénéficiaires de ces dérapages !

L’équilibre, l’intégrité, l’équité et l’imputabilité désertent l’écran, le temps de ces émissions. Mais au nom de la liberté d’expression et de celle des organes de presse, on n’en parle pas.

Le Piroguier

dakarmatin.com

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