Le journal Libération révèle que Mouhamadou Diaité (ancien directeur général de La Poste), Abdoul Aziz Diallo (ancien directeur de Postefinances) et Amadou Diagne (président du conseil d’administration de Saar Vie) sont au cœur d’une enquête déclenchée par le parquet financier, suite à une plainte déposée par les nouveaux dirigeants de Postefinances.
D’après Libération, les trois hommes ont été discrètement entendus par la Division des investigations criminelles (DIC), chargée de l’enquête. En mai 2021, à l’issue d’une longue bataille judiciaire de plus de dix ans, la Cour commune de justice et d’arbitrage avait condamné de manière définitive Sagef et Saar Vie SA (anciennement Illico SAA) à verser la somme de 1.396.389.797 F CFA à Postefinances.
Par ailleurs, en raison de manquements graves aux obligations de placement financier, la cour avait autorisé Postefinances à valider une hypothèque portant sur 11 immeubles appartenant à Saar Vie SA. Cependant, comme le souligne Libération, alors que Postefinances traversait une crise financière aiguë, peinant même à assurer le paiement des salaires, ses nouveaux dirigeants ont découvert que leurs prédécesseurs avaient signé un protocole d’accord avec Saar Vie, effaçant pratiquement cette condamnation. Ce compromis, qualifié de « scandaleux » par Libération, a été paraphé par Abdoul Aziz Diallo, qui aurait agi selon des instructions reçues de Mouhamadou Diaité et Amadou Diagne.
Bien que le conseil d’administration ait validé le protocole, ce dernier a permis à Postefinances de ne percevoir que 450 millions de F CFA de Saar Vie, en contrepartie de l’abandon de la créance de 1.396.389.797 F CFA et de la levée de l’hypothèque sur les 11 immeubles. Aujourd’hui, l’enquête est bouclée, et selon Libération, le dossier a été transmis au parquet financier, à qui il revient désormais de décider de la suite judiciaire.