Matam, où les politiques promettent monts et merveilles, à la limite ils nous prennent pour des bêtes…

C’est en 2007 alors frais directeur de campagne de son mentor Wade qu’il a commencé à fouler les terres de son Fouta natal comme il aime à le rappeler. Deux ans après en 2009 il revenait étant banni du cercle libéral, donc tout pitoyable en quémandant l’assistance et faisant appel au « Neddo ko bandum » (de passage big up à Aissatou Tall SALL, dame de paille). Fiers de ce fils béni du terroir, les populations balisent le terrain à la coalition Benno Tass Yakaar qui remporte les législatives sur presque tout le territoire.

2012 sonne comme un tournant dans la carrière politique d’un candidat qui se présente pour la première fois à une élection présidentielle. Bien avant il a eu à sillonner l’étranger à la recherche des « Bandiraabe » (parents) pour leurs vendre son rêve d’un Sénégal et Fouta meilleurs. Ces parents retrouvés ne sont pas de petits calibres puisqu’ils sont adulés dans leur pays d’accueil. On ne pourrait les lister tous de ce fait voici les noms que tous les sénégalais savent :

Harouna Dia, trésorier de campagne et non moins ingénieur qui s’est fait une réputation au Burkina par ailleurs une pointe au niveau du département de Kanel.

Khalilou Wagué est maire de la commune de Bokidiawe, deuxième plus vaste de la région de Matam, opérateur économique et très riche qui a le Congo comme ses terres d’origine. A l’actif plusieurs milliards et l’un des rares politiques à aller en campagne avec uniquement ses moyens.

Au regretté feu Amadou Konté de Sadel, qui est aussi venu prêter main forte au fils béni.

D’autres étaient déjà sur place et militaient un peu partout. C’est le cas de l’honorable député Farba Ngom des Agnam, non moins maire de sa commune et dont on affirme le plus proche du président.

L’une des transhumances qui continue à me tarauder l’esprit reste le cas de Sada Ndiaye, qui on sait dont la loi portant le même nom a occasionné la démission du fils béni de l’assemblée nationale par la suite du parti PDS.

Tout ce beau monde, de vaillantes personnalités qui ont réussi bien avant l’avènement du Macky, se retrouvent toutes sur la scène politique d’un seul coup. Et toutes ont la même consonance celle d’être du même terroir.

Mais que nenni !

Le Fouta natal manque de tout, on le dit et on persiste dessus, le Fouta est un désert où sévit l’atroce malhonnêteté et la bêtise des politiques.

Des promesses, encore et toujours des promesses à n’en plus finir. De 2012 à 2020, limiter les réalisations à l’électricité et à l’eau mais qu’est-ce que c’est normal !

C’est le strict minimum qu’un gouvernement fournisse ces besoins à des populations.

A l’orée de la visite prochaine dite économique du fils béni, nos politiques à bord de reluisantes 4/4 recommencent à sillonner le Fouta. Ils n’ont ménagé aucun événement comme les Ziarra, ces rassemblements jadis religieux sont le rendez-vous de messages à la communauté pour ainsi appeler à soutenir l’enfant béni. Des marabouts en parfaite synergie avec les politiques sont complices d’un système qui nous fait encore plus mal.

J’y ai vu des préparatifs de meeting pour ainsi dire baliser le terrain miné à la future visite du fils béni dans moins d’un mois. Chacun y va de son tact pour les beaux yeux du mentor. Pourtant il n’est nullement difficile de se faire respecter et que les engagements soient réalisés.

S’il le faut qu’il marche sur nos cadavres, que nous soyons l’agneau du sacrifice pour la délivrance du terroir.

Il faut dire NON à cette farce qui a longtemps duré.

Dire NON à ces affairistes qui ne calculent aucunement le bien de la terre mère.

Dire NON aux ressources dilapidées au prix de notre sueur pour une tournée inutile.

Dire NON pour ces malades qui méritent meilleur traitement.

Dire NON pour une voie goudronnée, délivrée de la RN2 et du Daande Maayo.

Dire NON afin que règne pour toujours la voix d’un seul peuple.

J’aimerai bien savoir si Abdou Latif Coulibaly pense toujours ces mots : « Chacun de nous se mettait à rêver d’un changement majeur dans le pays : une révision totale de philosophie et d’approche […]. Changement aussi dans la manière d’asseoir la gouvernance d’État ; changement dans la façon de concevoir et d’élaborer les plans opérationnels du développement socio-économique de la Nation. »

Djibril Diaw

 

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