À l’instar des autres ministres mis en cause dans l’affaire dite des fonds Covid, Mansour Faye devra lui aussi répondre devant la Haute Cour de Justice. L’Assemblée nationale a voté en faveur de sa comparution devant cette juridiction d’exception, afin qu’il puisse s’expliquer sur les soupçons de surfacturation dans l’acquisition du riz destiné à l’aide alimentaire durant la pandémie de Covid-19.
Pour rappel, le ministère dirigé à l’époque par Mansour Faye avait reçu une enveloppe de 69 milliards de F CFA. Le rapport de la Cour des comptes a mis en évidence un surcoût global facturé pour l’achat du riz, s’élevant à 2.749.927.498 F CFA. L’enquête menée par la Cour établit également que certains fournisseurs ont bénéficié simultanément de plusieurs marchés — notamment les sociétés Ccmn et Avanti — tandis que d’autres ont signé des contrats au nom de deux entreprises différentes, à savoir Afri & Co et Avanti.
Dans le cadre de l’instruction, et afin de mieux cerner le patrimoine du Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) de l’époque, Aliou Sow, des réquisitions ont été adressées aux différentes institutions financières du pays. Les résultats ont mis en lumière l’acquisition de divers biens mobiliers et immobiliers par ce dernier. Étant donné qu’au moment des faits Mansour Faye, mis en cause dans cette procédure, exerçait les fonctions de ministre de tutelle, l’article 101 de la Constitution s’applique de plein droit à son cas.
L’Assemblée nationale estime que les faits révélés font apparaître des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux, ainsi que de complicité dans l’ensemble de ces chefs d’accusation. Le préjudice est provisoirement estimé à 2.749.927.498 F CFA.