Klopp: « Deschamps a fait preuve d’une grande maturité »

Dans un entretien accordé à France Football où il évoque sa conception du football, Jürgen Klopp, s’il pratique avec son équipe de Liverpool un jeu radicalement opposé de celui des Bleus, valide l’approche tactique de Didier Deschamps lors de la Coupe du monde.

A voir Liverpool imposer chaque week-end son football champagne en Premier League, il est difficile de ne pas y voir la patte de Jürgen Klopp. Même si l’entraîneur allemand n’est pas le plus à l’aise pour évoquer le sujet. « Ça fait dix-huit ans que je suis entraîneur, et je n’ai jamais réfléchi à cette question (sur sa philosophie de jeu, ndlr), à laquelle j’ai souvent eu droit, confie l’ancien coach de Dortmund dans un entretien accordé à France Football. Je ne sais pas ce qu’elle veut dire dire. J’aime le jeu, tout simplement. Il m’éclate 95% du temps. (…) Le divertissement, c’est l’aspect le plus important du jeu de football. Le monde est trop sérieux, les problèmes trop nombreux pour, en plus, rendre le football chiant. »

Le moins que l’on puisse dire est qu’on ne s’ennuie pas en regardant Liverpool. Les Reds, finalistes de la dernière Ligue des champions, sont vus en Angleterre comme le concurrent principal de Manchester City pour le titre en Premier League. La saison passée, les coéquipiers de Mohamed Salah ont battu trois fois de suite les Citizens, dont deux fois de suite en Ligue des champions pour éliminer les Skyblues. Comme il l’avait fait quand les deux hommes étaient en Bundesliga, respectivement à Dortmund et au Bayern Munich, Klopp a confirmé qu’il était l’un des rares entraîneurs à avoir les clés pour perturber les formidables machines à jouer de Pep Guardiola. Manchester City, selon des préceptes barcelonais, aime évoluer très haut pour étouffer son adversaire en le privant de ballon. A l’inverse, le Liverpool de Klopp, adepte du contre-pressing, est plus dangereux quand il n’a pas le cuir, quand il le récupère, et qu’il a des espaces pour développer ses contre-attaques supersoniques.

« Pour moi, ce n’est pas la possession qui compte mais ce que vous en faites, explique ainsi Klopp. Contre Burnley, il y a deux ans, on a 82% de possession et on perd 2-0. Ils avaient eu deux vraies occasions et su profiter de nos largesses. (…) C’est la décision qui fait la différence, pas forcément la possession. De même que lorsque vous perdez la balle, c’est votre organisation qui va vous permettre de ne pas être en danger. »

Pendant la Coupe du monde, la France s’est imposée en pratiquant un jeu qui n’a pas séduit tous les observateurs, loin de là. Mais en technicien, Klopp sait apprécier à sa juste valeur le travail effectué par son homologue Didier Deschamps, qui a su imposer un plan de bataille parfaitement compris et exécuté par ses joueurs. « La France avait les bons joueurs et la bonne tactique, estime ainsi Klopp. Didier Deschamps aurait pu faire complètement autre chose de cette équipe. Les laisser jouer, courir, exciter toute la planète pour montrer à quel point le football français était beau. Mais il a fait preuve d’une grande maturité. Il a calmé et discipliné tout le monde, quitte à rendre les matches parfois un peu ennuyeux. Le boulot d’un technicien, c’est d’utiliser les qualités de son équipe de la meilleure façon. »

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