Comme le redoutent beaucoup d’observateurs, le mois de décembre risque d’être houleux en Gambie. Dans un mois, le président de la République fêtera ses trois ans à la tête de l’Etat. Un prétexte pour une association dénommée « operation 3 years jotna » regroupant des partisans de la société civile et de l’opposition, entend descendre dans la rue pour appeler le chef de l’Etat à la démission.
Même si l’UDP, considéré comme la première force politique du pays – en ce sens qu’il détient la majorité à l’Assemblée nationale et avait remporté les élections municipales, – exclut tout recours à la force, lui aussi exhorte désormais le chef de l’Etat à démissionner. « Notre parti exhorte tous les partis de la coalition et plus particulièrement le principal bénéficiaire, en la personne du président Adama Barrow, à rester fidèles aux engagements d’avant élection et à tenir parole. Comme convenu, le président Barrow a été élu pour trois ans au bout desquels il organise une élection à laquelle il ne prend pas part pour ensuite passer le témoin pacifiquement », rappelle Oussainou Darboe, Secrétaire général du parti.
Pour cette formation, s’il n’y avait pas cet accord, il n’aurait pas eu coalition de l’opposition. L’UDP serait-il en train de prendre sa revanche sur cet ex-membre de sa formation ? Toujours est-il que, jusqu’à avant son limogeage, en mars dernier, celui qui était le vice-président du pays avait soutenu que le mandat du président est de cinq ans.
La réaction du pouvoir ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, l’un des conseillers du président Barrow a dénoncé, ce qu’il qualifie de « revirement » d’Oussainou Darboe. Quoi qu’il en soit, pour le camp du pouvoir, cette prise de position est « insignifiante » avant de rappeler que le mandat du président est de cinq ans et qu’il prime sur les questions morales.