Comme l’ombre d’un doute. Au lendemain de la réélection du president Macky Sall, en 2019 ses lieutenants imaginaient les prochaines élections législatives comme une formalité.
Les stratèges de l’APR tablaient alors sur deux seuls scénarios : un « rêvé », dans lequel BBY disposerait à elle seule de la majorité absolue (96 députés), ce qui permettrait à l’exécutif d’avoir l’assurance que ses textes seraient votés les yeux fermés ; et un « catastrophique », où elle disposerait seulement d’une majorité relative, et serait donc contrainte .
Trois ans et demi plus tard, à l’approche du scrutin du 31 Juillet 2022, le paysage s’est assombri. A une semaine des joutes, les troupes de Mimi Touré restent confiantes mais sans être, toutefois, certaines de décrocher la majorité absolue. Avec le déclin progressif enregistré par le camp présidentiel dans les sondages, la déferlante de Sonko, tête de liste nationale YEWWI ASKAN WI,la coalition de l’opposition WALLU-YEWWI, les lieutenants du chef de l’Etat ont sérieusement revu à la baisse leurs ambitions, en redoutant désormais une majorité étriquée voir … une même une cohabitation, impensable il y a plusieurs années, mais désormais jugée « pas impossible » au palais.
Si le ministre Mansour Faye, non moins maire de Saint louis, a évoqué l’éventualité que la future Assemblée ne soit « pas en concordance avec le programme pour lequel le président de la République a été élu », le porte parole de BBY
,Pape Mahwa Diouf, a lui-même reconnu « craindre un accident électoral », tant la partie s’annonce plus compliquée qu’en 2017. A l’époque, le président de la République disposait d’une majorité écrasante, avec plus du tiers des députés . Aujourd’hui, l’offensive menée par Ousmane Sonko, porte étendard de l’inter coalition WALLU-YEWWI avec l’objectif d’imposer une cohabitation à Macky Sall, a changé la donne.
Mamadou Seck, rédacteur en chef de Sanslimitesn