Ces engagements de Macky qui n’engagent personne

Quand est-ce que l’État se résoudra t-il à respecter les engagements qu’il signe à tout va avec les travailleurs ? Cette question mérite réponse, car il semble que nos autorités ignorent royalement que la parole donnée est sacrée. Mais de nos jours, l’amer constat est que les dirigeants font peu cas du respect de leur parole.

Pire, non seulement ils prennent des engagements qu’ils violent allégrement, mais encore, ils prennent le malin plaisir de raconter des contrevérités. En tout cas, ce ne sont pas les ex-travailleurs de la Sotrac ou les enseignants et autres sinistrés de l’incendie du Cices qui diront le contraire.
Pour ce qui concerne par exemple la dette de 9 milliards due aux ex-travailleurs de la Sotrac, le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo a récemment, face aux députés, déclaré que l’État avait épongé la créance et ne leur doit plus rien.
Une sortie contestée par les ex-employés qui, par la voix de leur porte parole, Mamadou Badiane, s’est inscrit en faux contre les propos de l’argentier de l’État. Selon Badiane, «ces propos d’Abdoulaye Daouda Diallo ne reflètent pas la réalité, car sur les 14 milliards que l’État du Sénégal restait leur devoir, l’ancien Président Abdoulaye Wade leur avait avancé 5 milliards. Ce qui fait qu’il restait 9 milliards à solder.
Mais aujourd’hui, Abdoulaye Daouda Diallo se permet de dire à l’ Assemblée que l’État nous devait la somme de 5 milliards qu’il a épongée. “₩Où et quand cette somme a été épongée ?”, s’interroge t-il ? Avant d’ajouter : «En plus de cela, il soutient que le tribunal nous a débouté à deux reprises, ce qui n’est pas vrai», s’offusque Badiane.
Quant aux enseignants, ils ne cessent de réclamer l’application des accords signés depuis 2014 avec l’État du Sénégal.
Un État qui ne semble guère ébranlé par les innombrables débrayages et autres récriminations des enseignants. D’après eux, il reste toujours des points d’accord qui ne sont pas matérialisés. Il s’agit, entre autres, de la question relative à la fin des des lenteurs administratives, par la mise en place du dispositif de dématérialisation de la gestion des carrières des agents de l’État, l’ouverture de négociations sérieuses sur la révision du système de rémunération et de motivation des agents de la fonction publique, la mise en place de parcelles viabilisées etc.
À ce jour, ils continuent de courir dernière des accords que  l’État ne semble pas encore prêt à respecter, usant de dilatoire et autre subterfuge pour gagner du temps.
Concernant les sinistrés de l’incendie  qui a ravagé le pavillon vert du Centre international de commerce du Sénégal (Cices) dans la nuit du 12 au 13 Décembre 2015 lors de la 24ęme édition de la Fidak, ils ne décolèrent toujours pas contre l’État du Sénégal qui ne cesse de les faire valser.
Ce qui accroît leur ire est le fait que les autorités avaient crié sur tous les toits qu’ils seraient indemnisés avant l’ouverture de la dernière Fidak. Le 4 décembre dernier, lors d’une visite pour s’enquérir des préparatifs de la 28ème édition de la foire internationale de Dakar, le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, avait déclaré que les sinistrés seraient indemnisés dans 4 jours.
Mais ces derniers constatent pour le déplorer qu’à ce jour, aucun centime ne leur a été alloué. Accroché par Tribune, l’un d’eux ne trouve plus les mots pour qualifier cette attitude des autorités. «Vraiment on ne sait plus quoi dire parce que cela ressemble à un manque de respect de la part de l’État. Vous imaginez, clamer partout qu’on serait payé dans 4 jours depuis décembre et voilà aujourd’hui deux mois après toujours rien. Quand des autorités se permettent de manquer à leur parole devant tout le monde, il ya vraiment du souci à se faire pour ce pays» clame t-il, un brin déçu.
Avant de rembobiner : «Voilà maintenant 4 ans que l’on nous ballotte de promesses non tenues en engagements non respectés, pourtant nous  avons tout perdu dans cet incendie et sommes depuis lors confrontés à d’énormes difficultés. Que l’État nous paye les 200 millions qu’il nous doit. Trop c’est trop», lâche t-il dépité.
En tout cas il est temps que l’État mette un point d’honneur à respecter ses engagements, car au rythme où vont les choses, il risque de perdre sa crédibilité.

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