L’affaire des fonds covid continue de hanter le sommeil de plusieurs grands noms. Si certains ont pu s’extirper des mailles du filet en obtenant une liberté provisoire sous contrôle judiciaire, d’autres, moins chanceux, demeurent encore pris dans l’étau de la procédure. Plusieurs mis en cause dans ce même dossier continuent de porter le poids de la prévention. Déférés hier mercredi, certains inculpés ont fait l’objet d’un retour de parquet, un sursis judiciaire dans l’attente de satisfaire aux exigences de la loi.
Parmi eux, l’ancien Dage du ministère de la Jeunesse, Mouhamadou Sène, dont le jeune frère, Mamadou Sène, fournisseur, a bénéficié d’une liberté provisoire après caution. Sa situation d’hier illustre parfaitement la rigueur du mécanisme en place. Poursuivi pour un détournement de deniers publics estimé à 41 millions de francs CFA, l’intéressé ne disposait pas, au moment de son passage devant le juge, de la totalité du montant requis pour la consignation, et ses contestations n’avaient pas totalement satisfait le juge. À la lumière de cet impératif procédural, son avocat a sollicité un retour de parquet, le temps de réunir l’intégralité de la somme et d’obtenir la quittance délivrée exclusivement par la Caisse des dépôts et consignations, sésame sans lequel aucune mise en liberté ne saurait être envisagée.
D’autres inculpés, bien que munis des fonds exigés, se sont heurtés aux lourdeurs administratives. La quittance, ce document à la fois modeste et décisif, ne leur a pas été délivrée à temps, car il était trop tard pour eux de (re)gagner la Caisse des dépôts et consignations. En conséquence, eux aussi ont bénéficié d’un retour de parquet, dans l’attente de régulariser leur situation dans les prochaines heures, selon des sources proches du dossier.