10ème Edition Election Miss Manjack Sénégal : Geovaria Fernando Sylva, nouvelle reine de beauté

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La 10ème édition de l’élection Miss Manjack s’est tenue samedi dernier à  la Caserne Samba Djiéry Diallo. Geovaria Fernando Sylva, 18 ans, a été élue nouvelle reine de beauté de la communauté manjack. La culture du terroir a été revisitée lors de cette soirée.

Elle a 18 ans, teint clair, taille moyenne. Elle a une voix d’or, maîtrise bien la langue de Molière, croque sa langue maternelle. Par sa beauté, sa démarche sur le podium, son expression, elle a séduit le jury. Geovaria Fernando Sylva a été couronnée Miss Manjack Sénégal 2015. Cet événement, inscrit dans l’agenda culturel des Manjack, a eu pour cadre samedi dernier, le Cercle Mess Mixte de la Caserne Samba Djiéry Diallo. Beaucoup de personnes n’ont pas voulu se faire raconter cette soirée riche de symboles. Des délégations sont venues de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Kaolack, Thiès, Saint-Louis, des départements de Dakar mais aussi de la Gambie et de la Guinée-Bissau.
A 23 heures 16 minutes, le maître de cérémonie, habillé d’un pagne tissé, avait annoncé les couleurs de cet évènement culturel. En majorité des chrétiens, la communauté manjack a démarré cette 10e édition avec une pensée pieuse pour leurs frères et sœurs musulmans décédés lors de la bousculade de Mina. Ils ont ainsi observé une minute de silence en leur mémoire avant le début des festivités. Après, un groupe folklorique Manjack a gratifié l’audience d’une belle prestation en attendant la présentation des 13 filles présélectionnées pour la conquête de la couronne. Malheureusement, juste au moment où les belles choses devaient commencer, l’organisation a fait face à une coupure de l’électricité. Dans le public, l’on invoque les dieux Manjack. Tout rentre quelques minutes plus tard dans l’ordre.

Présentation des lauréates
Habillées toutes de tenues traditionnelles, petite calebasse en main, perles autour des reins, chacune des prétendantes à la couronne y va de ses astuces en esquissant des pas de danse, histoire de gagner des points auprès du jury. Dans cet exercice, chacune des miss a expliqué en langue manjack, le sens des objets qu’elle porte sur elle. Cette étape franchie, elles regagnent en file indienne les coulisses, pour changer de tenue et faire leur 2eme apparition. Les minutes passent sous de belles notes servant d’intermède. Il est presque 2 heures du matin déjà. Les filles reviennent défiler mais cette fois-ci, en tenue moderne. Une heure après, elles font encore irruption sur la scène pour un troisième passage toujours en tenue moderne. Mais pour ce dernier passage, les miss ont essayé de convaincre le jury en exposant en français leur cause pour la lutte contre le cancer (sauf pour la Bissau-Guinéenne et la Gam­bienne qui se sont respectivement exprimées en portugais et en anglais). Il faut souligner que l’arme de séduction cette fois-ci est de présenter un message autour du thème de cette édition qui n’est autre que la lutte contre cancer. Chaque candidate s’est alors prononcée sur un type de cancer en expliquant d’abord la maladie, comment on peut être atteint ? Comment guérir ?
Le cancer du col de l’utérus, le cancer du sein trop fréquent chez les femmes au Sénégal, le cancer des poumons et des testicules sont entre autres les différents types de cancer choisis par les filles. Les dés sont ainsi jetés. Il faut choisir la plus belles des miss. Celle qui a séduit par sa beauté, sa prestance scénique, sa présentation physique et orale entres autres critères.

La miss et ses dauphines
Le jury se retire pour quelques minutes. Il est presque quatre heures du matin. L’Etoile manjack assure le show en attendant l’épreuve fatidique de la délibération. L’on en profite pour faire quelques discours, puis à 5 heures moins cinq minutes, les «arbitres» rejoignent le podium. L’instant est solennel. La tension monte, l’adrénaline augmente d’intensité. Qui sera miss manjack pour cette dixième édition ? La salle retient son souffle. L’élection de la nouvelle reine de beauté manjack est annoncée avec la manière. Geovaria Fernando Sylva, Miss Manjack Sénégal 2015, est sacrée. La salle crie et jubile pendant de longues minutes. La nouvelle reine est accueillie par un tonnerre d’applaudissements. «C’est émouvant, je suis contente d’avoir gagné et j’encourage celles qui ont perdu», réagit à chaud, l’heureuse élue. A ses côtés, la Bissau-Guinéenne, Catia Monteiro,  a été sacrée 2eme dauphine et Juliette Kawufa Mendy a été retenue première dauphine. La place de Miss sympathie, choisie par les candidates elles-mêmes, est revenue à Mary Thérèse Kawara pendant que Christine Gomis a été sacrée Miss traditionnelle.
Cet événement, inscrit dans l’agenda culturel manjack, est un «événement qui s’organisait à l’époque des rois chez nous, aujourd’hui on essaye de réorganiser cela», témoigne Alfoussseyni Seydi, coordonnateur national de Miss Manjack. Il explique que «l’élection s’organise en deux phases, la première phase consiste à organiser des présélections dans les régions et la finale nationale regroupe les candidates qui ont gagné dans les régions. Cette année, la Gambie et la Guinée-Bissau sont présentes». A travers cette élection miss, les Manjacks ont montré à la face du monde qu’il n’existe pas de frontière entre les communautés. Empruntons en définitive , au talentueux percussionniste du Super Etoile, Mbaye Diéye Faye, son «Vive les mandiago» pour dire «vive les Manjack dix fois» à l’image des 10 années de cet événement culturel.

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