You ou Waly ? Sans blague !

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Mozart ou Salieri ? Beatles ou Rolling Stones ? Michael Jackson ou Prince ? Biggie Smalls ou Tupac ? L’histoire de la musique fourmille de ces rivalités que l’exubérance des fans contribue à alimenter et porter à son paroxysme.

Depuis quelques semaines, le Sénégal vit, à son tour, au rythme de la rivalité réelle, supposée ou fantasmée entre le Roi du Mbalax, Youssou Ndour, et son challenger, Waly Seck. Sans jamais s’attaquer frontalement, les deux artistes se livrent à ce qui ressemble fortement à une guerre froide. Sentiment que renforce le traitement médiatique que réservent à l’un ou l’autre artiste la Sen Tv de Bougane et la TFM de….Son Altesse Sérénissime You.

Entre Goney Walyen et fans de la première heure de You, on assiste à un savoureux pugilat verbal. Pour les premiers, leur champion représente, la jeunesse triomphante, l’avant-garde, le futur de la musique sénégalaise, Youssou Ndour n’étant au mieux qu’un has been jaloux de son trône. Pour les seconds, You n’a pas d’équivalent au Sénégal, sa royauté est éternelle, et Waly n’est qu’un énième épiphénomène appelé à s’évaporer comme un pet comme tant d’autres jeunes espoirs de la musique sénégalaise : Boy Marone, Alioune Kassé, Alioune Mbaye Nder, Abdou Rass (Lol, on a le droit de rigoler un peu) Abou Thioubalo, etc. Des deux camps, qui détient la vérité mbalaxistique ?

Pour ma part je dirai que la comparaison demeure inégale. Ce n’est pas parce que l’on donne l’impression d’être sulfureux par le truchement d’un habillement jugé scandaleux dans notre patrie de belles âmes, mais désespérément ordinaire sous certaines latitudes que l’on gagne des galons de popstar internationale.

Ce n’est pas non plus en singeant son prestigieux rival-, car comment qualifier la tentative de Waly à Bercy- que l’on peut espérer pouvoir le détrôner. Être une icône gay permet, certes, d’entretenir le buzz, de paraître rock, mais n’ouvre pas les clés du Panthéon des génies de la musique. Au risque de recevoir des coups de talon des gouneyes walyens, disons que cette comparaison n’est pas raisonnable.

Waly, malgré tout son talent, sa gueule de star incontestable, son sens du marketing, son goût de la provoc, reste à des années-lumière d’un You qui, certes, n’a plus rien produit d’innovant ou d’enthousiasmant depuis belle lurette. Même s’il est devenu désespérément conformiste et même un tantinet agaçant par ses airs de chanteur de cour, You reste You.

L’homme qui a dépoussiéré le Mbalax, composé des tubes intemporels qui ont fait chavirer plusieurs générations de Sénégalais. Mais surtout, le Médinois a tout simplement réussi l’exploit de placer le Sénégal sur la carte du monde.

Légende vivante, l’auteur de Ndakaruu mérite une place de choix au hall of fame des grands musiciens. Ses équivalents se nomment Bob Marley, James Brown ou Paul McCartney.  Pas Waly Seck, malgré toute l’estime qu’on lui porte ainsi qu’à ses groupies.

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