Vol MH370 : les proches des disparus se battent pour connaître la vérité

C’est un cas unique dans l’histoire de l’aviation moderne. Près de trois ans après sa disparition, le Boeing de

la Malaysian Airlines MH370, qui transportait 239 personnes, n’a toujours pas été retrouvé. Les recherches officielles ont été interrompues et aucune conclusion satisfaisante n’est venue apaiser la douleur des familles. Certaines suspectent les autorités de leur cacher la vérité et ont décidé de mener leur propre enquête. Nos reporters les ont accompagnés dans leurs recherches.

Dans la nuit du 7 au 8 mars 2014, un Boeing 777 de la Malaysia Airlines s’élance sur la piste de décollage de Kuala Lumpur pour rejoindre Pékin. Un vol commercial banal, comme il en existe des milliers tous les jours. Aucun signe particulier. À son bord, 12 membres d’équipage et 227 passagers, dont 153 Chinois. Mais à 00h41 heure locale, alors que l’avion s’apprête à entrer dans l’espace aérien vietnamien, toutes les communications sont coupées. L’appareil disparaît subitement des écrans radar.

Quelques jours après, la version officielle établit que le Boeing aurait fait demi-tour pour survoler la péninsule malaisienne avant de longer les frontières indonésienne et thaïlandaise. Puis, sur la base de données fournies par les satellites d’Inmarsat, il aurait poursuivi sa course vers le sud de l’océan Indien, jusqu’à épuisement du carburant… Il se serait finalement écrasé quelque part en pleine mer, dans une vaste zone au large de l’Australie.

Très vite, la Malaisie, la Chine et l’Australie lancent des recherches. Mais la superficie à fouiller est immense – plus de 60 000 kilomètres carrés – et la météo hostile. Radars, sonars et sous-marins sont déployés pour cette exploration sans précédent.

À ce jour, après bientôt trois ans de ratissage des fonds marins, aucun élément du Boeing n’a été repéré. Près de 200 millions de dollars ont été dépensés. Mardi 17 janvier, la Malaisie, l’Australie et la Chine ont annoncé qu’elles suspendaient leurs recherches faute de résultats probants, suscitant l’amertume des familles qu’elle soit chinoises, malaisiennes ou françaises.

Un enquêteur américain à Madagascar

Isolés, sans soutien, les proches des victimes se raccrochent à quelques fragiles débris d’avion retrouvés sur des plages de l’Océan Indien. Des morceaux d’ailes ont notamment été ramassés sur l’île de La Réunion en 2015 et en Tanzanie en 2016. D’autres ont été repêchés au large de Madagascar et de l’île Maurice. Au total, une trentaine de débris de ce type sont venus abonder ledossier, mais seuls trois ont été authentifiés comme appartenant bien au Boeing disparu.

Selon les familles, l’enquête confiée aux autorités malaisiennes avance trop lentement. Les pistes d’abord envisagées se ferment les unes après les autres : le suicide du pilote, la défaillance technique, le détournement terroriste…

Exaspérés, les représentants des familles ont donc décidé de participer eux-mêmes à la recherche de débris du Boeing 777 sur les côtes de Madagascar, là où plusieurs morceaux ont déjà été récoltés. À Antananarivo, la capitale, ils se sont rapprochés d’un enquêteur privé américain, Blaine Gibson. Depuis plus d’un an, cet aventurier a décidé de dépenser sa petite fortune pour sillonner l’Océan Indien et tenter de retrouver des débris du vol MH 370. À lui seul, il en aurait recueilli une quinzaine.

Nos reporters Renaud Fessaguet et Pierre Chabert ont accompagné les familles de victimes dans cette improbable chasse aux débris. Un travail de fourmi qui pourrait peut-être, un jour, faire enfin émerger la vérité.

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