Vidéo : une cinquantaine de migrants ivoiriens rapatriés depuis la Libye

 

La Côte d’Ivoire a rapatrié, vendredi, 44 de ses ressortissants bloqués en Libye après avoir tenté de traverser la Méditerranée. Ces Ivoiriens, confrontés à une « grande précarité », ont regagné leur pays de leur plein gré. Témoignages.

Dans la soirée du vendredi 27 novembre, Abidjan a rapatrié 44 migrants ivoiriens depuis la Libye, une première pour la Côte d’Ivoire dans ce type d’opérations. Ces Ivoiriens avaient décidé de rejoindre illégalement l’Europe, tentant une traversée périlleuse à travers le Sahara, puis se sont tous retrouvés dans des conditions très difficiles, en grande précarité, pendant plusieurs mois en Libye.

Ces personnes, dont deux femmes et trois enfants, ont décidé volontairement d’être rapatriées en Côte d’Ivoire. Elles ont quitté Tripoli jeudi pour la Tunisie voisine, d’où elles ont pris un vol spécial affrété par le gouvernement ivoirien.

« Quand tu es en Côte d’Ivoire, on te fait croire qu’être clandestin c’est bon », explique Bakary Cissé, l’un des migrants à son arrivée à l’aéroport d’Abidjan, à France 24. « Quelqu’un qui veut passer par l’eau, il vaut mieux qu’il prenne l’avion. Les clandestins, ils passent par le Burkina, le Niger. Au Niger, on peut mettre jusqu’à trente personnes dans un seul bâché (camionnette). Pour rentrer en Libye, tu es comme un cadavre. On te met dans les bâchés et puis on te couvre. Et on fait des kilomètres dans le Sahara. Pour manger c’est difficile. Tout est difficile. »

« En Libye, on ne se sentait ni a l’aise, ni en sécurité »

Ali Diarrassouba, tout juste rentré en Côte d’Ivoire lui aussi, affirme avoir été agressé deux fois en Libye, pays sous la coupe de milices rivales depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. « J’ai perdu trop de choses. J’ai eu plein de problèmes, on ne se sentait ni à l’aise, ni en sécurité », explique-t-il à France 24. « Vraiment c’est pas facile. Il y a eu trop d’épreuves difficiles. J’ai bien réfléchi avant de revenir. Je me suis dit qu’ici peut être je pourrais avoir un avenir meilleur. »

L’opération a été pilotée par le ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Ally Coulibaly. Elle répond à un engagement des autorités ivoiriennes de lutter contre l’immigration illégale après les drames répétés survenus en Méditerranée. Ces deux dernières années, quelque 3 000 Ivoiriens sont arrivés illégalement en Italie, selon les statistiques officielles.

Face à la crise migratoire, les dirigeants africains doivent agir pour maintenir leur jeunesse sur leur sol, mais l’Europe doit davantage les aider, avait estimé en août le président ivoirien Alassane Ouattara.

« Il faut régler le problème à la racine : nous, les responsables africains, nous devons prendre les mesures nécessaires par rapport à notre jeunesse », avait-il déclaré en marge du New York Forum Africa (NYFA) à Libreville au Gabon.

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