Université Amadou Makhtar Mbow : Comment Bictogo a raflé un marché de 60 milliards FCFA sans appel d’offres

Le Quotidien « Libération » reparle de l’affaire du sulfureux Ivoirien Adama Bictogo, « chassé » de Diamniadio où il avait en charge la construction de l’université Amadou Makhtar Mbow. En effet, l’homme d’affaires n’était pas sur la liste des entreprises retenues pour l’appel d’offres restreint. Pas de trace de Marylis Btp.

Sur la base de l’avis d’appel d’offres restreint, 6 sociétés ont été consultées à savoir Yildirim Holdings As (Turquie), Eiffage construction (France), Suma Turkey Buyukdere Cad (Turquie), Jarquil (Rabat, Maroc), China Machinery engineering cooperation (Chine) et Geiger international (Autruche). Nulle trace donc de Marylis Btp ou de son «partenaire portugais». L’avis de consultation restreinte précisait toutefois : «les groupements entre les candidats présélectionnés ne sont pas autorisés. En vertu de l’article 52 du décret n°2011-1048 du 27 juillet 2011, les entreprises figurant sur la liste restreinte, devront obligatoirement constituer des groupements avec des entreprises nationales ou communautaires ». En clair, les entreprises sélectionnées allaient travailler avec une société basée au Sénégal ou dans l’espace Uemoa.

Le groupement Yildirim holding As/Eti Béton/Touba Matériaux déclaré adjudicataire pour 59, 882 milliards de F Cfa

Après dépouillement, le marché a été attribué au groupement Yildirim Holding as/eti béton/Touba Matériaux, composé de deux entreprises turques et une sénégalaise, pour un montant de 59 882 135 201 F Cfa TTC. Un contrat clé en main (n°T0439/15) est ainsi signé avec le groupement pour un délai d’exécution de 24 mois. Pourtant, le 16 mars 2016, c’est l’université amadou Makhtar Mbow qui balance un message laconique sur son site internet : « les travaux ont été retardés par un changement intervenu dans la composition du groupement d’entreprises ; en effet, les entreprises turques Yildirim et Eti béton ont choisi de se retirer à l’amiable et ont été remplacées par Monofasica et Marilys btp ». Rien de plus.

« Les entreprises turques ont choisi de se retirer à l’amiable et ont été remplacées par Monofasica et Marilys Btp », balance l’université fantôme sur son site internet.

Que s’est-il passé ? Comment ce jeu de ping-pong est-il possible dans un marché où on parle de 60 milliards de Fcfa ? Pourquoi après le « retrait à l’amiable » des Turcs, on ne s’est pas tourné vers les 5 autres entreprises figurant sur la liste restreinte ? Que veut dire au fait «retrait à l’amiable» dans ce contexte ?

Des questions qui devraient intéresser tous les militants de la transparence. Car, peu avant ce «retrait» et en marge du séjour du roi du Maroc au Sénégal, en mai 2015, Othman Benjelloun de BMCE Bank, signait avec les autorités une convention de 60 milliards de F Cfa liant l’Etat du Sénégal, Marylis btp et Bank of Africa holding dans le cadre du financement de la construction de la seconde université à Dakar. Cerise sur le gâteau : la convention a été signée avec un taux de financement de 6% pour un taux maximum fixé dans les termes de référence du marché à…3%. N’empêche, l’idylle a volé en éclats, car aujourd’hui, Bank of Africa refuse tout décaissement en faveur de Marylis btp et l’a clairement fait savoir aux autorités étatiques.

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