Unification du Handling de l’Aibd – Les travailleurs de SHS/SENCA dénoncent

L’état du Sénégal a décidé d’unifier le handling en une seule structure, une ancienne demande du syndicat, dans un aéroport qui répond aux normes internationales de l’aviation civile afin de relever le niveau de compétitivité de la station Dakar par rapport à la sous-région.

Monsieur Mansour Samb, Directeur général de SHS, s’est épanché récemment dans l’émission Objection de Sud FM du 08 octobre 2017 et dans la presse, dans les habits de l’agneau du sacrifice de la décision de l’Etat du Sénégal de regrouper le handling au nouvel aéroport AIBD sous une seule société 2AS.

Dans cet exercice, Mr Samb se présente comme un champion du secteur privé national que l’état a sacrifié aux intérêts du capital privé étranger. Il déclare être à la tête d’une entreprise florissante, certifiée, compétitive, bien gérée et surtout très rentable. SHS serait pour lui un fromage que l’état veut arbitrairement donner aux turcs au dam de ses actionnaires et de ses travailleurs qu’il a cherché à embarquer dans son combat de refus des 33% octroyés dans le capital de la nouvelle société 2AS.

Pour contester la décision de l’état, la direction générale de SHS, dans une récente effronterie dont elle a l’habitude, preuve de sa désinvolture et du mépris des textes et règlements qu’elle se plaît à rappeler aux syndicalistes au gré de ses intérêts, a poussé le bouchon jusqu’à faire porter des tee-shirts rouge frappés de slogans « Je suis SHS », « Touche pas à mon SHS », « Je reste SHS ».

Pour Mr Samb, l’état du Sénégal terrorise SHS !
Les travailleurs actionnaires de SHS- il a confirmé dans l’émission que nous sommes encore actionnaires à 10% tiennent à informer l’opinion de ce que sont réellement la Direction générale et l’actionnariat majoritaire de SHS.

La société jette 80 000 FCFA de salaires à certains travailleurs, peut être autant ou moins que la boniche du PCA ou du DG pour des travailleurs qui fréquentent des avions ! La société Aviation Handling Services (AHS) sa concurrente, dont Mr Samb dit qu’elle ne brasse que 30% du handling à LSS, paie un salaire de brut de 299.000 FCFA à un manutentionnaire, là où la société SHS jette un salaire brut de 227.000 FCFA à un conducteur d’engin de deux catégories au-dessus du manutentionnaire.

Avec la complicité d’un cabinet de la place, une magouille est organisée consistant à fabriquer l’apparence d’une fourniture de personnel intérimaire par le GIE des travailleurs à la société SHS alors qu’aucune des dispositions règlementaires en matière de contrat d’intérim n’est remplie. Ainsi plus de 100 agents sont employés sous le couvert de contrats bidons qui en font d’éternels «prestataires» à répétition minablement payés, dont certains sur le tarmac depuis 8 ans.

Pendant ce temps, des recrues sans expérience avérée ni compétences, dont la seule « qualification » est d’appartenir au cercle d’incompétents ou de larbins, sont bombardées à des postes de responsabilité où ils n’ont même pas le savoir-faire de stagiaires alors que des agents chevronnés qui ont formé et formaté ces gens sont méprisés ou mis à l’écart.

La société n’a ni plan de carrière, ni règlement intérieur et encore moins d’accord d’établissement et de politique sociale ! Le Plan de carrière à la SHS, c’est être « coopté », la promotion de la rigueur, de l’excellence et de la compétence est piétinée pour laisser place au népotisme dont se sert le management pour intimider les travailleurs et, pire encore fouler aux pieds les libertés syndicales. C’est ainsi que la SHS traite ses travailleurs comme des négriers.

N’ayant pas en bandoulière ni morale, éthique, bonne gouvernance et responsabilité sociale, consacrées et promues partout comme la voie moderne de création durable et de partage des richesses, les actionnaires majoritaires de la société ne se sont pas contentés de payer de bas salaires pour empocher de dividendes gras, ont mis en place un système mafieux avec la complicité de quelques travailleurs corrompus pour spolier les travailleurs actionnaires à 10% de leurs parts de dividendes.

Voulant se présenter aux yeux de l’opinion comme la victime dont on veut spolier injustement le dur labeur, la sortie de Mr Mansour Samb à l’émission Objection de Sud FM a le mérite de contenir des aveux très graves : SHS ferait un chiffre d’affaires de 10.000.000.000 FCA (dix milliards). Dans aucun document ou états financiers des dernières années en notre possession, la société n’y a déclaré un chiffre d’affaires de 6 milliards.

A titre d’exemples, pour l’exercice 2011 SHS déclare dans un rapport au conseil d’administration un chiffre d’affaires de 4.448.407.207 FCFA et une perte de 67.151.106 FCFA. Pour les exercices 2014 et 2015, les états financiers certifiés de la SHS font état d’un chiffre d’affaires de 5.746.175.452 FCFA et un bénéfice de 76.196.537 FCFA pour 2014 tandis que pour l’exercice 2015, le chiffre d’affaires est de 5.402.874.729 FCFA pour une perte de 40.315.986 FCFA.

C’est la preuve par neuf par Mr Mansour Samb que les comptes de la société sont falsifiés et que les bénéfices de la société passent par d’obscurs détours. En effet, par une autre magouille mafieuse des dirigeants, la SHS signe une convention bidon apparue en 2006 avec la société GABAY International Corp établie au Calle Aquilino De la Guardia, N° 8 Panama city, République de Panama, pour une prestation fictive. Cette prestation est facturée par la société panaméenne à « 8% du chiffre d’affaires ». Ainsi rien que pour les deux seules années 2008 et 2009, la rondelette somme d’un milliard soixante-onze millions cent quatre-vingt-trois mille huit cent quatre-vingt-treize 1.071.183.893 FCFA a été payée à cette société panaméenne ;

C’est pourquoi le GIE des travailleurs actionnaires de la société a déposé une plainte en bonne et due forme auprès du juge d’instruction qui a ouvert une information judiciaire pour faux et usage de faux, complicité de faux et usage de faux, usurpation de titre, abus de confiance, abus de biens sociaux et complicité d’abus de biens sociaux et publication de faux bilans. Nous demandons aussi au ministère de tutelle et aux services fiscaux de tirer les conséquences des déclarations de Mr Mansour Samb, Directeur général de la société.

Le ridicule ne tuant pas au Sénégal, c’est cette direction générale de la SHS qui cherche à embarquer les travailleurs de la société dans un combat qui n’est pas le leur. Cette direction qui a montré le plus grand mépris aux travailleurs avec une arrogance nourrie à la sève de l’ignorance et de l’arrivisme.

Nous disons que le combat de Mansour Samb et des actionnaires majoritaires de la SHS n’est pas le nôtre ! Nous sommes totalement en phase avec l’Etat dont nous saluons la décision qui apportera de la salubrité dans la gestion, débarrassera le secteur du handling de la mal gouvernance et de la magouille et offrira aux travailleurs de meilleurs conditions de travail et de vie à l’aéroport Blaise Diagne.

Nouveau rebondissement, la direction de Shs qui s est toujours arrogée la posture de champion du maintien des emplois fait tout le contraire car refuse le transfert du personnel vers 2AS en menaçant d’ester en justice cette société mais le syndicat et les autorités sauront faire face pour un transfert des agents de Shs au même titre que ceux de ahs et une partie de Senca.

Le seul combat qui vaille pour les travailleurs est la sauvegarde des emplois et le recouvrement de leurs droits d’actionnaires. C’est pourquoi nous remercions l’état du Sénégal qui a montré un profond respect aux travailleurs du handling dans ce dossier et une prise en charge de toutes leurs doléances et à lui demandons de se pencher sur le cas SHS pendant et après le transfert à AIBD.

Le collège des délégués, personnel actionnaire SHS/SENCA

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