Et si se blanchir la peau était une pratique bien plus vieille qu’on ne le pensait ? C’est en tous cas ce que prouvent de récentes observations sur une momie égyptienne de la 18e dynastie.
Depuis plusieurs années, l’engouement pour l’éclaircissement des peaux noires, observé dans plusieurs pays d’Afrique et un peu partout dans le monde occidental, a fait beaucoup parler de lui, notamment pour sa dangerosité lorsqu’il est effectué avec des produits bons marchés.
Vu parfois comme un acte de reniement de ses origines, au profit d’une esthétique toujours plus « blanche » encouragée par un passé colonialiste, certains sont défendus sur le Net d’avoir déjà eu recours à cette pratique sans toutefois n’avoir jamais éprouvé le désir, assumé ou non, de « ressembler à un blanc ». Même folie « claire » observée ces dernières années dans de nombreux pays d’Asie, bien qu’au Japon ou en Chine par exemple, la peau diaphane est perçue depuis des siècles comme un synonyme de beauté.
D’après les récentes conclusions de chercheurs, dévoilées début avril lors de la Conférence internationale des études comparatives de momies à Hidesheim, en Allemagne, l’éclaircissement des peaux africaines pourrait bien être une coquetterie bien plus ancienne qu’on ne le croyait.
Une momie égyptienne viendrait en effet prouver qu’il existait déjà, dans la société égyptienne de l’Antiquité, une certaine valorisation sociale des peaux claires. Âgée d’environ 3500 ans, cette momie, ou du moins sa tête, appartiendrait à une femme d’une vingtaine d’années sur laquelle ont été observées des traces d’ochronose exogène. Il se trouve que ce trouble cutanée est justement un effet secondaire de l’utilisation d’hydroquinone, l’agent actif principal des produits cosmétiques éclaircissants contemporains.