Un policier de l’office de lutte contre la criminalité sur Internet, soupçonné d’avoir retiré de l’argent et effectué des achats en ligne avec la carte bancaire d’un gardé à vue, a été mis en examen pour escroquerie et abus de confiance.
Un retrait pour lui et des achats sur Internet. Le gardien de la paix, 41 ans, qui travaillait à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et la communication (OCLCTIC), avait accepté de rendre service à un gardé à vue, qui lui avait demandé de retirer quelque 150 euros pour les donner à sa compagne. « Dans le même temps, il a effectué un retrait pour lui, d’une centaine d’euros, puis a fait des achats sur Internet depuis son bureau professionnel, c’est-à-dire, ironie du sort, dans un bureau qui traite précisément des fraudes sur internet », a expliqué une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
Mis en examen. Les faits, qui datent du deuxième semestre 2014, ont été récemment découverts par la victime, entraînant le placement en garde à vue du policier jeudi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices ». Le gardien de la paix a été mis en examen samedi par un juge d’instruction de Nanterre, mais laissé sous contrôle judiciaire, alors que le procureur avait demandé son placement en détention provisoire, a indiqué le parquet.
« Suicide professionnel »
L’avocat du policier, Me Thomas Maier, a évoqué « une forme de suicide professionnel, alors qu’à l’époque des faits, il était dans un stress et une pression totalement inimaginables ». « Il savait qu’il ne pouvait pas ne pas se faire attraper », a-t-il ajouté, en qualifiant les faits d' »irrationnels ». L’enquête a par ailleurs permis de retrouver au domicile du policier des faux documents à l’en-tête d’Interpol, l’organisme de coopération policière internationale.
« Mon client avait fait ces documents dans le seul but de prouver à l’un de ses amis, victime de plusieurs arnaques, que des faux étaient faciles à réaliser pour duper les gens, notamment sur internet, et l’inviter à davantage de méfiance », a expliqué Me Maier, alors que ces faits ne sont pas visés par l’information judiciaire qui a été ouverte.