Il est n’est pas exagéré de dire que c’est la première fois, dans l’histoire politique en Afrique, qu’un cas, comme celui qui prévaut en Gambie se présente. En effet, c’est le président déchu, qui a organisé les élections, qui conteste les résultats alors qu’il avait tous les moyens à sa disposition pour éviter qu’il y ait fraude. Depuis, il a clairement montré sa détermination à rester à la Magistrature suprême arguant avoir introduit un recours. Pis, il a demandé qu’on organise une autre élection avec toutes les ressources humaines et financières que cela nécessite pour un pays aussi pauvre que la Gambie.
Pendant ce temps, Adama Barrow, le président nouvellement élu, à qui l’on reproche d’avoir poussé Jammeh à faire volte-face à travers ses déclarations après la Présidentielle, crie urbi et orbi qu’il sera installé le 19 janvier. Actuellement au Sénégal, par mesure de sécurité, il devra pourtant trouver une solution pour enterrer son défunt fils qui a tragiquement trouvé la mort alors qu’il était sous la garde de sa tante. On est d’accord que retourner en Gambie est risqué pour lui, il n’en demeure pas moins que les funérailles sont sacrées surtout lorsqu’il s’agit de son propre enfant. Et devoir se retrouver dans cette situation pour un Président légitimement élu doit avoir un goût amer.
Reste maintenant à savoir comment le boucher de Kanilaï sera délogé sans recours à la force militaire. Ce, si l’on sait que beaucoup de chefs d’Etat africains lui ont tendu la perche pour lui emménager une sortie honorable. Le dernier en date est le Roi du Maroc qui veut bien l’accueillir. Mais, Yahya Jammeh ne veut rien entendre, rien ne semble pouvoir l’ébranler. Il s’entête à vouloir rester sur un trône qui ne lui appartient plus, malgré les nombreuses défections de membres de son gouvernement qui lui lancent ainsi un signal fort.
