Sénégal : Quand les prisons deviennent un fonds de commerce international

Depuis quelques années, le Sénégal brille sur la scène internationale à travers ses coopérations judiciaires. Qu’est ce que le Sénégal gagne-t-il dans tout ça ? La question mérite d’être posée surtout lorsqu’on sait que des risques planent  au dessus du pays de la teranga.

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Dès l’accession de Me Abdoulaye Wade au pouvoir, le Sénégal était apparu comme un « véritable justicier » chargé de juger les dictateurs et d’exécuter les peines pour certains tribunaux internationaux. Mais sans doute dans le but de faire de la justice un fond de commerce international, en témoigne l’importance de la somme que Me Wade demandée pour organiser le procès de Hissène Habré. Mais après plusieurs tergiversations, le procès finit par être ouvert sous l’ère Macky Sall. En effet, Me Abdoulaye Wade qui était conscient de l’importance et de l’enjeu du procès de Hissène Habré sur le sol Sénégalais avait réclamé la somme de 43 milliards de FCFA, pour l’organisation du procès. Mais l’exécution de cette demande tarde à se réaliser. Ainsi dès l’accession de l’actuel Chef de l’Etat, Macky Sall à la magistrature suprême, lui qui voulait sans doute entrer dans l’histoire a saisi au rebond ce dossier qu’il accélère jusqu’à ouvrir le procès pour un budget d’un peu plus de 18 milliards de nos francs. Alors que ce procès était toujours en cours, le Sénégal s’illustre à nouveau dans le même domaine. Il accueille en début du mois d’avril 2016 à la demande du président Obama deux anciens détenus de Guantanamo du nom de Salem Abdul Salem Ghereby, et de Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar. Devant l’étonnement de la population face à une telle mesure, aucune information convaincante n’est délivrée. D’aucuns pensent d’ailleurs que le régime aurait reçu de l’argent pour accepter une telle demande. Quoi qu’il en soit, l’intérêt est au bout de toute coopération. Comme si la saison battait son plein, le Sénégal poursuit ses exploit risqués. Le pays de la téranga accélère la cadence pour terminer les finitions du quartier spécial de la prison de Sébikotane qui doit accueillir des détenus du Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir). En effet, le 22 novembre 2010, le Sénégal signait avec les Nations Unies un accord sur l’exécution des peines prononcées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir). Cette juridiction basée à Arusha, en Tanzanie était chargée de rechercher et de juger les principaux responsables du génocide Tutsi qui a eu lieu en 1994. Ainsi, pour accueillir les détenus des Nations-Unies, un quartier de l’Onu a été aménagé dans la prison de Sébikotane. Autant de mesures qui laissent penser que les prisons sénégalaises apparaissent comme des fonds de commerces qui pourraient à l’occasion faire rentrer de l’argent dans le pays si ce n’est la sympathie des grandes puissances. Mais les risques d’une telle orientation devraient, tout de même, être pris à leurs justes mesures.

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