Semaine du Développement: L’Afrique en conclave à Dakar

Faire un diagnostic sans complaisance des maux dont souffre le continent, toucher du doigt les problèmes de nos économies et dégager des solutions radicales. Tel est l’objectif visé par la 10ème Réunion annuelle conjointe du Comité technique spécialisé de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique, l’intégration et la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique, qui s’ouvre ce jeudi à Dakar.

Une rencontre qui sera axée sur le thème : «Croissance, inégalités et chômage». Selon les explications de René Kouassi, Directeur des affaires économiques de l’Union Africaine, «en Afrique la croissance est encore faible. De 2005 à 2015, le taux de croissance moyen est de 5% et cette année, ce taux est tombé à 3%. Deuxièmement, il y a des inégalités. Le continent africain est le continent où il y a le plus d’inégalités. Des inégalités de tous genres. Puis il y a aussi le chômage de masse qui est le lot quotidien des jeunes africains».

Face à la presse, en prélude à la rencontre qui réunira les ministres de l’Economie, des Finances, du Plan, de l’intégration et du Développement des différents pays africains, M. Kouassi explique, pour s’en désoler, que l’économie africaine n’est pas suffisamment transformée et le continent est sous-industrialisée. Ce qui fait que la valeur ajoutée par rapport au Pib est extrêmement faible.

«Que faire pour sortir de ces engrenages? Un engrenage constitué par un faible taux de croissance, d’inégalités criardes et un chômage de masse qui trouble le sommeil de tous les dirigeants africains. Que faire? C’est pourquoi nous avons convoqué cette réunion. Pour échanger avec les ministres, examiner avec les experts cette problématique pour proposer des solutions», indique-il.

M. Kouassi précise qu’au regard de la profondeur du mal, les solutions devront être radicales : «Pour nous, les solutions doivent être des solutions radicales pour faire face à toutes les insécurités qui caractérisent l’Afrique. L’insécurité alimentaire alors que nous avons 60% des surfaces arables du monde. L’insécurité énergétique car tous les pays africains connaissent des délestages. L’insécurité climatique, l’insécurité économique car la croissance n’arrive pas à démarrer fortement, l’insécurité financière puisque nous sommes encore dépendants de l’aide extérieure. Donc voilà toutes les insécurités qui caractérisent l’Afrique et nous pensons que la réunion de Dakar doit pouvoir proposer des solutions efficaces et durables», conclut le fonctionnaire de l’Union africaine.

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