Scandale à Saly : un promoteur Français au centre de l’affaire…Des acheteurs floués

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Un scandale foncier et immobilier opposant le Français Pierre Hirigoyen, gérant la Société immobilière de construction et de tourisme (Sict) des résidences « Le Paradis », et le collectif des copropriétaires du village touristique « Le Paradis », sous la houlette de Gérard Baussaint, pollue actuellement l’atmosphère à la station balnéaire de Saly. M. Hirigoyen, qui leur a vendu des villas et terrains et s’est retiré en France depuis, laissant derrière lui un collectif dans le désarroi. Les acheteurs, malgré des plaintes pour « escroquerie faux et usage de faux », et des alertes aux autorités, ne disposent ni de permis de construire, ni de plans cadastraux, ni de titre foncier.

Qui protège Pierre Hirigoyen, directeur de la Société immobilière de construction et de tourisme (Sict) résidences « Le Paradis », située dans la station balnéaire de Saly Portudal au point qu’il se croit intouchable ? En tout cas, le voilà qui bafoue les lois sénégalaises en matière de construction en toute impunité. Ce qui suscite bien des interrogations de la part du Collectif des copropriétaires du village touristique « Le Paradis » qui, après avoir esté en justice à plusieurs reprises pour « escroquerie faux et usage de faux » sans succès, court toujours derrière les villas et parcelles que M. Hirigoyen leur a vendu. Cela, « à des dizaines de millions et sans papiers administratifs légaux ».

Tout est parti en 1997 lorsque la Sict gérée par Pierre Hirigoyen décide de construire un village touristique dénommé « Le Paradis » à la station balnéaire de Saly. Cela, avec le permis de construire n°92/058S/Duh et un dépôt du plan accordé le 4 juin 1998. Les documents déposés et signés par les administrations sénégalaises concernées prévoient la réalisation de 111 Villas, un centre commercial, un hôtel en première ligne « front de mer » sur 40 000 m2. Le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan accorde, à l’époque, sous le n°06326, une exonération des droits d’enregistrement. Ce, sous l’arrêté numéro : 6396/mefp/gu du 7/08/1998. Ce qui a provoqué une ruée vers ce « paradis ». Occasion n’était plus rêvée pour Hirigoyen pour vendre le maximum de villas. Et jusque-là, tout se passe bien.

Inexistence du permis de construire, malversations foncières, non-respect de la convention du bail Sapco

Mais les choses ont commencé à sentir mauvais lorsqu’en 2002, pour le village touristique « Le Paradis », les copropriétaires ont eu connaissance de « l’inexistence du permis de construire de cette société Sict du gérant Pierre Hirigoyen, de ses malversations foncières, du non-respect de la convention du bail Sapco et du grave danger que faisait courir ce promoteur », fulminent les copropriétaires.

Pour preuves, Baussaint et Cie expliquent: « A la fin des travaux, au lieu de se limiter aux 111 villas qui étaient prévues sur 40 000 m2, le promoteur en a construit 125 villas et 26 garages. Cela, sans permis de construire et sur seulement 20 000 m2 et sans certificat de conformité. A la place du ‘Paradis’, le village touristique est transformé en parcellisation sans avenant, ni modification au permis de construire. Avec un seul accès de sécurité modifié pour construction de bureaux et villas ».

Revenant sur la genèse du problème, les membres du Collectif rappellent que « le 8 août 1997, il y a une cession de droit de bail signée entre la Sapco et la Sict représentée par son gérant Pierre Hirigoyen sans être reconnu administrativement. Cela, alors même la Sict n’existe pas, car la demande d’inscription et immatriculation est du 16 septembre 1997, postérieure à la signature de la cession de droit de bail. Dans le certificat d’inscription au registre de commerce n°97.B.1684, concernant les personnes morales, il n’est juste stipulé que le nom de la société, il n’apparaît nullement le nom du gérant, des actionnaires et autres obligations, telles que le dépôt auprès de l’administration fiscale, ainsi que le capital social de cette société qui est de 0 franc Cfa ».

Concernant la cession du bail Sapco, le Collectif déclare qu’aucun document n’a été remis sur le respect du projet, sur le plan du cadastre ni sur le projet de la Sict gérant Pierre Hirigoyen. « La Sapco n’a jamais fourni les contrôles sur la mise en conformité du projet, comme stipulé dans le contrat de cession de bail. Les documents liés à la réalisation du village touristique ‘Paradis’, ni sur les pièces confirmant.

Aussi, les victimes se désolent du fait que « malgré toutes les interventions effectuées auprès des autorités (ministères, préfecture) pour mettre un terme depuis 2002 aux actions de Pierre Hirigoyen, gérant de cette petite Sict inconnue au Sénégal comme en France, il a été conforté en toute irrégularité dans ce village touristique à Saly où il n’avait ni les garanties financières ni les capacités techniques pour réaliser un tel projet.

De « faux » plans cadastraux

Le Collectif révèle qu’à ce jour, le village ne dispose pas de plan du cadastre. En effet, les victimes renseignent : « Des syndics non professionnels, sans qualifications, mis en place par Pierre Hirigoyen, ont désigné des experts géomètres pour établir de faux plans cadastraux réclamés par l’administration fiscale dans le cadre des cessions foncières. Et cela, sans se soucier des conséquences de ces malversations en marge du Code de l’urbanisme et de la sécurité. Ces syndics effectuent des démarches illégales qui ressemblent à un blanchiment de malversations. Ils ne sont pas syndics professionnels et sont contrevenant aux lois sénégalaises ».

« Comment les notaires peuvent-ils encore effectuer des actes avec de faux plans, sans les documents exigés pour toutes cessions foncières et immobilières, sans l’accord de l’urbanisme, d’architecte agréé, du préfet, du maire et des ministères concernés », s’interrogent les copropriétaires, avant de relever que « des promoteurs véreux ont fait en sorte d’être syndics ou de faire nommer des syndics qui n’ont absolument ni les compétences ni les qualifications fixées par le nouveau Code de la construction de 2010 et les dispositions prises par le Code de la copropriété ».

A ce propos, ils renseignent que les services de la préfecture ont été très clairs : « Après enquête minutieuse sur leur moralité et les capacités des prétendants aux postes de syndics, et pour éviter ainsi les graves malversations et détournements de fond enregistrées, la préfecture ne délivre cette carte de syndic professionnel renouvelable tous les ans, qu’aux personnes morales ou physiques ayant rempli toutes les conditions exigées par la loi ».

Des adresses non reconnues par les administrations judiciaires

Le Collectif des copropriétaires des résidences « Le Paradis » a relevé un comportement nébuleux de la part du promoteur français Pierre Hirigoyen pour ce qui concerne l’adresse fixe de sa société. Les copropriétaires ont mis à nu diverses adresses de ses sièges sociaux « qui ne sont reconnues par aucune administration judiciaire ». A ce propos, les membres du Collectif, document à l’appui, déclarent :

« Nous constatons que lorsque Pierre Hirigoyen s’adresse à M. le Préfet de Mbour, Alioune Badara Diop, pour faire valider un permis de construire qui a brûlé, il notifie un siège social 62 rue Raffenel Dakar. Mais quand il s’adresse à la justice, M. Hirigoyen donne l’adresse suivant : siège social 192 Lamine Guèye chez Maître Tall. Lorsqu’il s’adresse aux copropriétaires, il parle du sièges social ‘Paradis’ Bp 142, Mbour 481. Et pour les administrations Bp 142 Saly. Pour les dossiers les plus importants, il bombarde le siège social en France, 12 rue Hausseguy 64600 Anglet « encaissement de charges, facturation, etc ».

« Au regard de toutes ces preuves, souligne le Collectif, qui confortent Pierre Hirigoyen dans ses malversations, on laisse perdurer le faux, l’usage du faux et l’escroquerie. Pierre Hirigoyen a toute latitude pour rétrocéder et vendre les terrains subtilisés aux copropriétaires du village touristique ‘Paradis’ et cela au détriment de l’intérêt général sénégalais et de la sécurité des personnes et des biens ».

Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec le promoteur Pierre Hirigoyen, aussi bien par téléphone que par e-mail, sont restées vaines. Mais nos colonnes lui sont largement ouvertes pour donner sa version des faits.

Le Pop
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