Sanction au soleil – Yaxam défie le Cored et CRJ et menace

La journaliste Dié Maty Fall, mise à pied pour sept jours au quotidien national Le Soleil, peut compter sur le soutien du SYNPICS, du CORED et la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS). Dans un communiqué conjoint, ces trois organisations jugent cette mesure « avilissante et disproportionnée » en ce qu’elle sanctionne dans les faits « un retard de 30 minutes à une réunion de rédaction et le refus de l’intéressée de couvrir l’actualité politique nationale, malgré l’invocation par ses soins de sa clause de conscience. »

Ainsi, le SYNPICS, le CORED et la CJRS dénoncent « avec la plus grande énergie, cette décision » en ce qu’elle « nie au journaliste sa liberté de conscience qui est centrale dans l’exercice du métier. » Marquant toute leur solidarité à Dié Maty Fall dans « ce combat de principe portant sur un droit fondamental du journaliste, ces organisations rappellent à Yaxam Mbaye, le Directeur général du Soleil que « son statut de journaliste devrait l’amener, au-delà de l’exercice de son pouvoir, à aménager au sein de son entreprise, un climat de respect strict des principes et fondements du journalisme, nonobstant toute autre question de personne. »


La réponse de Yaxam Mbaye

En face, Yaxam Mbaye, qui réagit dans les colonnes du journal LeQuotidien, se dit animé « par un sentiment de surprise, d’indignation et d’inquiétude » : « le CORED est censé être une entité de régulation, un tribunal, et dit être à équidistance. Même dans les pays de dictature, les tribunaux entendent la version du présumé coupable. Comment le CORED peut s’associer à un communiqué me condamnant sans pour autant prendre ma version en violant les règles les plus élémentaires : l’éthique et la déontologie. Il faut recouper. Dié Maty est membre du CORED et du Tribunal des pairs. Comment peut-on être juge et partie ? Il y a un membre du CORED qui m’en veut personnellement, je ne citerai pas de nom. S’ils pensent qu’ils peuvent me faire peur avec ces communiqués, c’est du vent. Dié Maty Fall a acté sa clause de conscience le 12 octobre 2020, juste après avoir reçu sa sanction de mise à pied. Si ces gens m’avaient appelé, je leur aurais donné la bonne information. Le Code de la presse dit que le journaliste peut évoquer la clause de conscience si on l’assigne à une tâche qui entrave sa dignité, enfreint les règles de l’éthique et de la déontologie. Jamais, pas une seule fois, Dié Maty Fall n’a été dans cette situation. Le problème de Dié Maty est de dire qu’elle est journaliste sénior, et qu’elle est indigne de faire des reportages et des communiqués. C’est une insulte à toutes les centaines de reportages et de communiqués. Le SYNPICS et le CORED disent qu’elle est venue avec 30 minutes de retard. C’est faux, elle est venue une heure de temps après. Cela veut dire qu’elle a manqué à ses obligations. Je rappelle à Dié Maty Fall que la période du baronnât et des journalistes intouchables, c’est fini. Je l’ai sanctionné et quand elle reviendra et qu’elle récidive, je vais la sanctionner de manière radicale et définitive. Personne, à part Dieu, n’y peut rien. Le Soleil n’a rien à voir dans ses engagements politiques. »

Déjà, la section SYNPICS du Soleil se démarque du communiqué conjoint, dénonçant « avec vigueur » la publication du document : « nous sommes au regret de noter une immixtion à outrance du BEN (Bureau exécutif national) du SYNPICS, dans les affaires de la section Le Soleil. Il est hors de question que le BEN du SYNPICS nous supplée avant qu’il ne soit saisi par nos soins. Notre section a toujours assuré sa mission en essayant de régler les problèmes auxquels elle est confrontée en toute responsabilité et en toute sérénité ».

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