Saer Seck, président de la Lsfp : «Les joueurs les mieux payés au Sénégal ont un salaire qui tourne autour de 300 000 F Cfa»

Saer Seck, président de la Lsfp : «Les joueurs les mieux payés au Sénégal ont un salaire qui tourne autour de 300 000 F Cfa»

Le maintien et la stabilité de son effectif sera le défi à relever pour l’As Douanes championne du Sénégal et vainqueur de la Coupe de la Ligue, selon le président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP). Saër Seck a ainsi expliqué pourquoi les clubs sénégalais ne peuvent pas garder leurs joueurs.

Quelle appréciation vous faites de cette saison de football professionnel qui vient de se terminer et qui a vu l’As Douanes sacrée championne du Sénégal et vainqueur de la Coupe de la Ligue ?

La synthèse du travail avec l’équipe nationale locale est un fait qu’il me plaît de relever. C’est ce travail collectif que la Ligue est en train de faire. Cette équipe nationale locale est en train de faire de bons résultats dans les éliminatoires pour le Chan (Championnat d’Afrique des nations) de 2016 au Rwanda. Ces matchs permettent une bonne préparation des clubs  sénégalais dans les compétitions africaines.

Il faut que tout le monde, joueurs, arbitres, dirigeants et spectateurs puissent être dans une dynamique positive. Une saison est toujours extrêmement difficile. Elle a beau être difficile, il n’y aura, à la fin, qu’un seul champion. Il faut que nous l’acceptions. Et trois mois après, nous recommencerons de toute façon. Ce qui est important pour moi, c’est que tout le monde se retrouve autour des objectifs essentiels. Il s’agit des infrastructures, la formation et le développement de l’élite, pour que demain, on puisse figurer sur le podium africain.

Vous avez eu une expérience des compétitions africaines en tant que président de Diambars. Qu’est-ce que vous conseillez à l’As Douanes pour la campagne à venir?

Il faut que les dirigeants veillent à la stabilité de l’effectif car les clubs champions perdent un nombre important de leurs joueurs. Quand on regarde les équipes qui prennent part aux compétitions africaines, ce ne sont pas les mêmes que lorsqu’elles étaient championnes. C’est le cas pour Diambars qui avait perdu la moitié de son effectif  et l’As Pikine également, qui avait perdu l’essentiel de ses forces vives.  Cette équipe de l’As Douanes, après un début difficile en championnat, est montée en puissance. Aujourd’hui, c’est une équipe compétitive. Si elle arrive à conserver son effectif et le bonifier dans 2 ou 3 secteurs, elle pourra bien figurer en Afrique. Malheureusement, ça sera le cas pour l’équipe nationale locale, beaucoup de jeunes aspirent évidemment à partir sous d’autres cieux. Nous, à Diambars, il y en a 7 qui sont déjà partis. Le maintien de l’effectif sera le gros challenge de  l’As Douanes.

Quel schéma proposez-vous pour arrêter cette saignée ?

Pour le moment, on n’a pas les moyens d’arrêter cette saignée. Elle est d’essence économique. Il ne faut pas que nous fassions dans la langue de bois ou dans la démagogie. Les joueurs les mieux payés au Sénégal ont un salaire qui tourne autour de 300 000 F Cfa. On leur propose même un salaire de 1 million ou 1 million et demi au Maroc, en Tunisie, en Algérie ou en Norvège, avec des primes de 25 ou 30 millions… les clubs sénégalais n’ont pas les moyens de concourir. Ces jeunes sont des pères de famille et des soutiens de famille. De manière objective, s’il s’agissait de nos propres enfants, on leur demanderait de partir. Donc on ne peut pas les retenir. Il faut maintenant, tous ensemble, avec l’Etat du Sénégal, que les sponsors acceptent de mettre leur image à côté de celle de la Ligue professionnelle. C’est ainsi que nous pourrons peu à peu résorber le gap et voir les moyens de stabiliser nos effectifs.’’

Quelles sont les perspectives de la ligue professionnelle pour 2016 qui marque la dernière année de votre mandat ?

Nous allons consolider d’abord  les acquis  parce qu’il  y a un travail qui est en train de se faire. Mais l’un de mes rêves, c’est d’organiser des compétions de jeunes avec des équipes professionnelles. Pour cela, il faut  insister sur la formation  et les infrastructures. L’autre défi de la ligue professionnelle, c’est la lutte contre les violences dans les stades.’’

Source : Enquete – Rewmi

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