Révision des listes : L’expert électorale dénonce le décret d’Antoine Diome

Antoine Diome
Antoine Diome

Un mois chrono pour espérer voter le 25 février 2024. La révision exceptionnelle des listes électorales va se dérouler du 6 avril au 6 mai 2023. L’expert électoral, Ndiaga Sylla, décortique les enjeux de cette étape du processus électoral.

C’est un acte important vers le processus qui mène au rendez-vous crucial de 2024. Le Décret n°2023-464 portant révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, signé le 7 mars, a été rendu public. Cette révision se déroule du jeudi 6 avril au samedi 6 mai 2023 auprès des commissions administratives qui procèderont aux « opérations d’inscription, de modification de l’inscription, de changement de statut et de radiation d’électeurs ». S’il n’y a pas des éléments nouveaux dans la démarche normale précédent toute élection, notamment présidentielle, Ndiaga Sylla relève, cependant, que « la période d’enrôlement est très courte pour une élection si importante ». L’expert électoral souligne, sous ce rapport, que « le délai de 72h pour saisine, mentionné par le décret n’a pas de sens puisque le contentieux dure 15 jours après la publication des listes provisoires ». L’article 12 dispose : « A compter du jeudi 1er juin 2023 au jeudi 15 juin 2023, tout électeur omis ou faisant l’objet d’une erreur purement matérielle portant sur son inscription et détenant son récépissé, dispose d’un délai de 72 heures pour saisir directement ou par l’intermédiaire de la Cena le président du tribunal d’instance du ressort ou le chef de la représentation diplomatique ou consulaire s’il réside à l’étranger, pour être rétabli dans ses droits ».

Le problème des primo-votants sans Cni
Le président du Dialogue citoyen souligne également un autre enjeu de cette révision des listes électorales. Il s’agit de l’enrôlement des primo-votants, ces citoyens sénégalais qui auront 18 ans révolus à la date du 25 février 2024, qui ne disposent pas de Carte nationale d’identité biométrique, un préalable pour disposer d’une carte d’électeur. Ce même débat s’était posé aussi bien aux dernières Locales qu’aux Législatives. Sauf si un autre décret autorise une dérogation avec l’usage de certificat de résidence ou de domicile par exemple, comme cela a été le cas. Seulement, la mise à disposition de ces documents avait été vivement décriée par l’opposition. Le leader du Cabinet d’expertise électorale (Ceelect) alerte déjà sur cette question sensible des primo-votants alors même que les acteurs politiques ne sont pas encore dans les dispositions de se retrouver autour des questions électorales. Or, prévient encore Ndiaga Sylla, « ce fichier sera consolidé avant le démarrage de la collecte des parrainages en août prochain ».

Hamath KANE

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