Reportage photographique: De 1940 à nos jours, Point E se mue. Regardez

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Le quartier Point E a été créé au début des années  1940 par des Français. Jadis connu pour son calme, sa propreté et ses habitations modestes, le quartier est devenu une cité des affaires avec des constructions de luxe qui sortent de terre. Cependant, il  a perdu son lustre d’antan. Ce Quartier,  résidentiel dans le passé, laisse place aujourd’hui à des rues délabrées mal éclairées.

Le délégué de quartier, Pape Abdou Mbengue, trouvé chez lui nous révèle que « les premiers habitants furent des militaires français et des fonctionnaires européens ». Et de souligner: « c’était un quartier résidentiel propre, calme avec des habitations spacieuses et pas trop d’étages ». Mais avec la promiscuité et l’insalubrité, le Point E a perdu de son charme. Cela est imputable, dit-il, à la situation socio-professionnelle de ses habitants qui a beaucoup évolué. Ainsi, des habitants, étant dans le besoin, ont vendu leur maison pour s’installer ailleurs ou cédé une partie de leur demeure pour se tirer d’affaire. C’est ce qui explique la floraison des constructions en hauteur.

 

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Le quartier est devenu une cité d’affaires, une cité commerciale. Avec des immeubles qui défient le ciel impunément.

« Je suis ici depuis 1951, donc je connais bien le quartier. Vous voyez les moutons attachés devant les habitations, les petits commerces…Les actuels habitants du quartier viennent d’ailleurs,  l’insécurité commence à se faire sentir avec le manque d’éclairage, c’est inquiétant…Il faut que les populations se prennent en charge et s’organisent en aidant la police », souligne le délégué de quartier.

A la mairie de Amitié-Fann-point E, nous avons interrompu la pause de Cheikh Abdel Kader Gueye, premier adjoint au maire Palla Samb. Il est revenu sur les noms de régions du Sénégal que portent les rues du Point E.

« C’est Pape Diop, ancien maire de la ville de Dakar, qui a attribué ces noms aux rues du quartier et nous n’avons pas la compétence de les changer sans l’aval du conseil municipal de la ville de Dakar ». Pour l’aspect résidentiel,  poursuit-il, personne n’osait construire une maison au Point à un niveau supérieur à R+2, mais au temps du président Wade, « la loi a changé et les gens construisent en hauteur et nous remarquons des R+11 actuellement. Le quartier n’a pas de marché, les Français qui ont créé le Point E, avaient des super marchés, des magasins comme  »Praintanian », les chaines Avion » etc.

« Mais l’acte 3 de la décentralisation a changé la donne. La commune n’a pas les moyens de régler certains problèmes comme la sécurité, l’éclairage public, le lait à l’école et autres tâches trop lourdes dévolues à la municipalité. Mais avec la ville de Dakar, nous allons voir comment gérer tous ces aléas », éclaire Pape Abdou Mbengue.

Sur le plan sportif, Keur Jaraaf, siège de l’équipe de la Médina, y trône depuis plusieurs dizaine d’années. Il en est de même pour la Piscine olympique avec le maire socialiste Mamadou Diop. La religion est bien installée avec le Djouma du quartier et la politique n’est pas en reste.

Politiquement, la maison de Me Abdoulaye Wade a, depuis l’administration Senghor à celle du président Abdou Diouf, servi de cadre pour abriter les réunions et autres rencontres de l’opposition sénégalaise. L’éducation avec les écoles et les universités privées qui prolifèrent dans le quartier animent un peu la journée du Point E.

L’installation du commissariat de police dans le quartier rassure les habitants mais, la police manque de tout. Voitures de patrouille, d’intervention, et le manque d »effectif sont les maux qui gangrènent le quartier.

 

 

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