Report des locales…Regardez comment le Palais a réussi à merveille son coup

Ça y est, le tour a été bien joué et il a réussi. Les élections locales qui étaient prévues au mois de décembre vont être repoussées. Ainsi, a en décidé la Commission cellulaire chargée du dialogue politique national. Que n’a-t-on fait pour assister à un tel scénario. D’abord, c’est le frère du Président de la République, maire de Guédiawaye, Aliou Sall qui, en éclaireur, vient réclamer le report des élections locales. Ensuite, ce sont d’autres membres éminents de l’Alliance pour la République (APR) qui viennent le suppléer dans ce rôle. Un coup orchestré à merveille depuis le Palais de la République, depuis la réélection du Président Macky Sall.

Or, malgré cette réélection, l’APR qui n’est toujours pas bien structurée et qui ressemble à une armée mexicaine, n’est pas sûre de sa majorité dans les grandes localités de ce pays. Le Président Macky Sall le sait bien, ses troupes risquent d’aller vers une débâcle, à l’occasion de ces élections locales. Pour cause, dans la plupart des grandes localités, ce sont les ténors de l’APR eux-mêmes qui se livrent la guerre farouchement. Parfois, il peut manquer à ce parti, un leader charismatique. Dans ce dernier scénario, l’exemple de Dakar est le plus patent. A un point tel qu’un individu de la trempe de Moustapha Cissé Lô qui a pris la pleine mesure de son manque de popularité à Mbacké, brigue à présent la mairie de la capitale.

Le Président Macky Sall l’a bien compris. Il lui faut disposer du temps nécessaire pour remettre de l’ordre dans les rangs de son parti, et surtout pour négocier avec ses autres alliés de Benno Bokk Yaakaar (BBY). Pour faire passer la pilule du report, le pouvoir a délibérément pris sur lui de ne poser aucun acte allant dans le sens que les élections se tiennent à la date indiquée en décembre. Pas de révision exceptionnelle des listes électorales, pas de mise en place des commissions administratives.

Il s’y ajoute que du côté du pouvoir, l’un des atouts sur lesquels, on compte pour aller à ces élections, c’est de changer une des dispositions du code, afin que l’élection du maire se fasse désormais au suffrage universel direct. Or, les dispositions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) interdisent toute modification du code, à six mois de la tenue des élections. Le Palais a réussi à merveille son coup, et l’opposition n’a rien pu faire pour l’en empêcher.

Thiémokho BORE

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