Regain de tension entre le Sénégal et la Mauritanie : Macky et Aziz, la «guerre froide»

Marres d’être les victimes des représailles politiciennes entre le Sénégal et la Mauritanie,  les pêcheurs de Guet Ndar demandent aux deux chefs d’Etat de profiter de leur séjour à Addis Abeba où se tient le sommet de l’Union africaine pour arrondir les angles et mettre fin à cette «guerre froide» aux conséquences dramatiques pour eux.

Les pêcheurs saint-louisiens, qui ne vivent que de la pêche, en ont marre d’être la proie des garde-côtes mauritaniens. En conférence de presse, hier, après le regain de tensions, ils ont invité les présidents sénégalais et mauritanien, Macky Sall et Ould Abdel Aziz, à arrondir les angles pour préserver la paix entre les deux pays. Car, la semaine dernière, les garde-côtes mauritaniens ont ouvert le feu sur des pêcheurs sénégalais dont ils ont gravement blessé trois. Ce qui est devenu monnaie courante, selon les pêcheurs qui signalent que les garde-côtes mauritaniens tirent désormais à balle réelle.

Ils demandent ainsi aux deux chefs d’Etat présents au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba de mettre à profit leur séjour à Addis Abéba pour «se regarder droit dans les yeux» et régler les problèmes. Car, ils en ont  marre d’être fusillés comme du gibier en haute mer par les garde-côtes mauritaniens. Lesquels les accusent de pêcher illégalement dans leur zone économique exclusive, sans autorisations.  En effet, les licences de pêche que la Mauritanie a délivrée aux pêcheurs sénégalais sont bloquées par Nouakchott depuis plus d’un an alors qu’elles étaient disponibles tous les  six mois.

Acculés, ces pêcheurs sénégalais n’excluent pas des représailles si la situation perdure. Car, il y a énormément de pêcheurs sénégalais en Mauritanie pour faire bouger le secteur la pêche que les autochtones ne pratiquent pas. Ils menacent de demander à leurs compatriotes établis au pays de Ould Abdel Aziz de croiser les bras pour que le poisson pourri là bas.

Les Mauritaniens ayant coupé le robinet, le Sénégal, en représailles, a interdit l’arrivée dans la localité de Rao, sur ses terres, les chameaux mauritaniens. Un «froid diplomatique» qui risque d’être glacial quand on sait que la Mauritanie commence à réclamer une partie du pétrole découvert aux larges des côtes saint-louisiennes.

Ces pêcheurs de Guet-Ndar mettent ainsi les présidents Sall et Abdel Aziz devant leur «responsabilité historique» car ils ne souhaitent plus connaître les événements tragiques de 1989 entre ses deux pays frères.

 

Walf Quotidien

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici