Recevabilité de sa candidature en 2019 : pourquoi Karim a raté le test des législatives ?

Le 12 janvier dernier, Dakar Actu titrait : « Jeu de communication sur un retour improbable : le double langage de Karim, qui conforte la thèse du deal ». Nous avons été alertés par la non-concordance de temps dans le discours de Wade-fils. Tantôt il annonçait ce retour « pour bientôt », tantôt il se disait « en exil forcé ». Finalement, on ne sait plus s’il va revenir à Pâques ou à la Trinité. Il avait excipé de cet exil pour justifier son absence du Sénégal suite au rappel à Dieu du khalife général des Mourides.

Même au sein du Parti démocratique sénégalais, on commence à douter de ce come-back, à quelques encablures de la présidentielle de 2019. L’impossibilité où il se trouverait de briguer le fauteuil de Macky Sall charrie les commentaires les plus fantaisistes et pose le débat du plan B qui risque d’être fatal à ce parti sopiste. Ce Pds historiquement configuré sous le modèle de la « Constante et des variables », de telle sorte que ses chances de revenir au pouvoir l’an prochain ne s’accommoderait pas d’une candidature autre que celle de Karim. Les libéraux ont fait de celui-ci le Roi-Soleil et aucun autre astre ne peut plus briller à ses côtés.

Dès lors, ce que personne ne comprend : c’est pourquoi le candidat désigné, qui avait laissé son père mener le combat à 91 ans, ne s’était pas présenté aux législatives de 2017 pour voir si son dossier allait être déclaré recevable ou pas. Cela aurait mis fin à la polémique. D’autant plus que même Khalifa Sall, qui était en prison, a été tête de liste de la coalition Manko Taxawu Senegaal. Bref, hormis le fils du pape du Sopi, tous ceux qui nourrissent des ambitions présidentielles avaient fait des élections de 2017 un test. Qui plus est, Karim effacerait le souvenir des locales de 2009, quand il avait été battu à plate couture dans son propre bureau de vote au Point E.

Pourtant, invité à l’émission Grand Jury en mars 2017, le porte-parole du Pds Babacar était catégorique : « Karim Wade sera à Dakar le dernier trimestre avant les élections législatives…Il m’a dit, il y a 12 jours, qu’il sera là quand nous arriverons à la dernière ligne droite. La dernière ligne, pour lui, c’est le dernier trimestre qui nous sépare des législatives de 2017. Je répète, il sera là durant le dernier trimestre qui nous sépare des élections de 2017 et il participera à ces élections de manière active en mobilisant d’abord le parti qui lui a fait confiance pour 2019. Mais surtout, les grands mouvements qui essaiment un peu partout dans le monde ».

Si après cette déclaration ex cathedra de la voix officielle du Pds, l’ex-ministre d’Etat a raté l’étape des législatives, c’est parce que dans cette comédie incomplète, le décalage horaire entre Doha et Dakar doit être si large qu’on confond 2017 et 2019.

D’où la question qui vaut un postulat : Karim Wade est-il libre de tout mouvement politique après avoir quitté la prison de Rebeuss tard le soir « par une porte dérobée » ?

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