REAL MADRID : MARCO ASENSIO, L’ENFANT DE LA PROPHÉTIE

Méconnu du grand public en début de saison dernière, quasiment indispensable aujourd’hui, Marco Asensio a connu une ascension fulgurante au Real Madrid. Un destin exceptionnel, prophétisé par son père en 2006.
A l’époque, l’annonce avait dû faire sourire. Aussi sublime qu’inattendu, le destin de Marco Asensio s’est peut-être joué un jour d’été 2006. Alors qu’il profite des rayons du soleil sur son yacht, amarré dans les Iles Baléares, Florentino Pérez reçoit une visite surprise, raconte Diario Madridista, le supplément dédié à la Maison Blanche d’OK Diario. Le père de Marco, Gilberto, aperçoit l’homme fort merengue, s’en approche, et lui lance à la volée : « Excusez-moi monsieur Pérez, lui, c’est mon fils Marco, et un jour, il jouera au Real Madrid. » Dix-huit mots, la prophétie était lancée. Agé de 10 ans, le Majorquin n’imaginait certainement pas que sa trajectoire serait aussi raffinée que celle de ses tirs en pleine lucarne, avec le Real Madrid. Et pourtant.

Asensio, l’homme des premières

Etincelant avec le RCD Majorque lors de la saison 2013-2014, Marco Asensio a pu compter sur l’appui d’une star du coin pour forcer le destin. Fan inconditionnel du Real Madrid, Rafael Nadal n’a pas hésité à décrocher son téléphone pour glisser à Florentino Pérez un mot sur le prodige : « Marco ne peux pas échapper au Real Madrid. » Huit mots supplémentaires qui amènent définitivement à la providence. L’Espagnol s’engage à la Maison Blanche pour 3,5 millions d’euros malgré l’intérêt du FC Barcelone. Il est prêté dans la foulée à son club formateur avant de découvrir, toujours en prêt, l’Espanyol Barcelone un an plus tard. Il y brille avec quatre buts et dix passes décisives en 34 matchs, avant de s’installer pour de bon à Madrid.

Guidé par la lumière du maillot blanc, l’enfant de la prophétie parvient à se faire une place dans le groupe professionnel, malgré une concurrence féroce. Zidane l’emmène aux Etats-Unis et le fait participer à l’International Champions Cup. Doté d’une maitrise technique rare, d’une qualité de passes soyeuse et d’une conduite de balle irréprochable, Asensio est titulaire surprise pour la finale de la Supercoupe de l’UEFA face au FC Séville. Les Merengue s’imposent 3-2, lui brille par un coup d’éclat mémorable : une mine à l’extérieur de la surface, pleine lucarne. Une première européenne réussie et une nouvelle corde à son arc, la qualité de ses frappes. Le prodige a remis le couvert pour ses débuts en Ligue des Champions, en Liga, en Coupe du Roi et en Supercoupe d’Espagne. Il s’est même permis de tromper Buffon pour sa première en finale de Ligue des Champions. De quoi marquer directement les esprits et s’imposer comme un titulaire dans un effectif rempli d’étoiles.
Déjà indispensable au Real Madrid ?

Les joueurs le savent, s’imposer au Real Madrid n’a rien d’une sinécure. Zinédine Zidane s’appuie sur l’effectif le plus pléthorique d’Europe. Alors, au milieu des Cristiano Ronaldo, Gareth Bale, Karim Benzema, Isco et Lucas Vazquez, Marco Asensio aurait pu avoir toutes les peines du monde à s’imposer. Pourtant, à chaque fois que le technicien français lui a offert sa chance, l’Espagnol l’a saisie. En plus de marquer à chacun de ses premiers rendez-vous, Asensio est devenu le plus jeune buteur du Real Madrid en finale de la Ligue des Champions, surpassant Gento et Raul. Face à Valence dimanche soir, l’attaquant a joué le sauveur d’un doublé et a permis d’éviter la défaite. Avec l’enfant de la prophétie sur le terrain, le Real Madrid n’a jamais perdu en douze rencontres. Et avec quatre pions au compteur (deux contre le Barça, deux face à Valence) en cinq matchs cette saison, Asensio pourrait bien rebattre les cartes de l’attaque. Si la MSN a volé en éclats au FC Barcelone, la BBC pourrait exploser au Real Madrid.
D’abord parce que le jeune continue sur les bases de la saison passée, où il avait disputé quarante matchs toutes compétitions confondues pour dix buts. Ensuite parce que devant, Gareth Bale et Karim Benzema ne font plus forcément l’unanimité. Ils ont d’ailleurs été sifflés par leur propre public face à Valence. Selon un sondage publié par la presse madrilène, les Socios plébisciteraient même plus le jeune espagnol que le Gallois. Quand Cristiano Ronaldo aura purgé sa suspension et qu’il sera de retour, Zidane devra effectuer un choix fort. Osera-t-il se passer de son homme en forme ? A moins que Gareth Bale décide de répondre aux sirènes de José Mourinho, à Manchester United…

Si l’avenir du Gallois demeure incertain à Madrid, celui d’Asensio est on ne peut plus clair. Après avoir prolongé son contrat la saison passée jusqu’en 2022, assorti d’une clause libératoire de 350 millions d’euros, l’Espagnol pourrait parapher un nouveau bail. Florentino Pérez souhaiterait augmenter le montant de sa clause libératoire à 500 millions d’euros face aux offres de plusieurs écuries européennes. La presse anglaise évoque une proposition de 65 millions d’euros d’Arsenal pour l’Espagnol, rejetée d’un revers de main par Pérez.

 

La bénédiction des plus grands

Pour s’imposer durablement au Real Madrid, Marco Asensio peut compter sur le soutien de ses coéquipiers et de son entraîneur. Tous n’hésitent pas à l’encenser. A son arrivée à Madrid, Zinédine Zidane aurait été particulièrement dithyrambique à son égard, comme le révèle Marca : « Je n’ai pas vu un pied gauche comme le tien depuis Messi. » L’entraîneur a remis le couvert dimanche soir après sa prestation face à Valence : « Il donne beaucoup de plaisir à tout le monde, surtout à nos supporters. Moi je suis content, il ne surprend personne, il est juste dans sa progression, il est en train de montrer qu’en l’achetant Madrid a fait le bon choix, et point. On est tous contents de ce qu’il fait et j’espère que ça va continuer comme ça. » Marcelino, le technicien de Valence, a été encore plus loin dans les colonnes de Marca : « Il a été phénoménal, décisif et je crois qu’il peut marquer une époque dans le football espagnol. » Cristiano Ronaldo en a même fait son successeur quand son époque avec Messi sera révolue. Rien que ça.

Capable d’évoluer sur l’aile gauche, sur le côté droit et en milieu offensif, Marco Asensio a déjà marqué les esprits. A lui de poursuivre sur cette voie et de confirmer la prophétie.

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