Quand le conseiller de Trump prédit une « guerre avec la Chine »

Le très influent conseiller en stratégie de Donald Trump, Steve Bannon, déclarait dans une interview en mars 2016 sa conviction d’une confrontation de son pays avec la Chine, « d’ici cinq ou dix ans ».

Steve Bannon lors d'une émission du site d'information Breitbart en avril 2016.© afp.com/Cindy Ord Steve Bannon lors d’une émission du site d’information Breitbart en avril 2016.

Depuis son élection, Donald Trump multiplie les provocations envers la Chine. Son principal conseiller, le controversé Steve Bannon serait-il à l’origine de ce tropisme? L’ombre de l’ancien responsable du site d’extrême droite Breitbart News plane sur la plupart des décisions polémiques du nouveau président des Etats-Unis.

Les tensions avec la Chine pourraient monter d’un cran maintenant que cette influence a été confirmée par la nomination de Bannon comme conseiller en stratégie et a rejoint le très restreint Conseil de sécurité nationale.

Les Chinois « déterminés, arrogants, en marche »

Le site américain Quartz media a retrouvé des déclarations inquiétantes de Bannon sur la Mer de Chine, lorsqu’il était à la tête de Breitbart, en mars 2016: « Nous allons entrer en guerre avec la Chine d’ici cinq ou dix ans, n’est-ce pas? Il n’y a aucun doute là-dessus », déclare-t-il lors d’une conversation radiophonique sur la guerre froide.

« Ils mettent la main sur des bancs de sable et y fabriquent des bases militaires, y installent des missiles. Ils viennent ici, aux États-Unis, juste devant notre nez, et disent que ces eaux territoriales sont à eux de longue date.Un mois auparavant, dans une autre émission repérées par le Guardian, Bannon avait déjà dévoilé son obsession chinoise: « Il y a un islam expansionniste et une Chine expansionniste. Ils sont déterminés, arrogants. Ils sont en marche. Et ils pensent que l’Occident judéo-chrétien est en recul ».

La Chine revendique l’essentiel de la mer de Chine méridionale, y compris des zones très proches des côtes de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. Elle s’est engagée dans des opérations de construction d’îlots artificiels et de bases militaires sur de minuscules récifs disputés.

« Envoyer à la Chine un signal clair »

Les propos récent du tout nouveau secrétaire d’Etat sur la Chine contribuent au sentiment de péril. « Nous allons devoir envoyer à la Chine un signal clair pour qu’elle stoppe la construction sur certaines îles et lui faire comprendre que nous ne l’autorisons pas, non plus, à accéder à ces îles, » avait déclaré Rex Tillerson avait déclaré devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, mi-janvier.

A son tour, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche a tancé Pékin, le 23 janvier: « Si ces îles sont en fait dans les eaux internationales et ne font pas proprement dit parties de la Chine, nous ferons en sorte de défendre les (intérêts) internationaux pour qu’ils ne soient pas sapés par un autre pays ».

Jusqu’où ira le bras de fer entre les mâles alpha qui ont pris possession de la Maison Blanche et les timoniers chinois? « La souveraineté de la Chine sur les îles de mer de Chine méridionale et leurs eaux adjacentes est indiscutable », a aussitôt rétorqué la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying. « La Chine est résolue à sauvegarder ses droits et ses intérêts ». Ambiance.

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