Après la folie des grandeurs de 2017, la rigueur et l’austérité de 2018. En l’espace de deux étés, le Paris Saint-Germain aura vécu deux périodes de mercato bien distinctes, d’abord boulimique puis anorexique. D’abord Neymar et Mbappé, puis Juan Bernat et Eric-Maxim Choupo-Moting, même si ce dernier a fait une bonne rentrée mardi soir à Anfield. Au-delà du niveau, c’est le manque d’un numéro 6 qui cristallise les crispations parisiennes.
Comme tous les supporters du PSG et les observateurs, l’entraîneur Thomas Tuchel regrette le manque d’une sentinelle, il l’a fait comprendre à de nombreuses reprises ces derniers jours dans la presse. La défaite (3-2) de mardi soir à Liverpool est un rappel à l’ordre : sans milieu récupérateur de grand qualité le club parisien ne fera pas long feu en Ligue des Champions. Et visiblement, dans le vestiaire, on s’agace du manque d’hommes performants à ce poste, à commencer par le capitaine Thiago Silva.
Sans prendre de pincettes, sans faire de langue de bois, le défenseur brésilien a adressé un tacle à son directeur sportif Antero Henrique, responsable du recrutement des Rouge et Bleu. « C’est vrai qu’on vient de perdre un quatrième match chez un grand d’Europe, mais c’est le foot, a-t-il déclaré en zone mixte à nos confrères de L’Équipe. Moi, en tout cas, je suis très fier de mon équipe. (…) Des matchs comme celui-là, on doit rester à 100% concentré tout le temps. Au milieu, les trois n’étaient pas à leur place ? Il faut demander à Antero (Henrique), ça. »
Un tacle à visage découvert qui peut se comprendre tant les attentes d’un numéro 6 étaient grandes et anciennes. Avec les blessures et la fin de carrière de Thiago Motta, le poste de sentinelle est une vieille priorité, toujours pas comblée. Reste que Antero Henrique, grand artisan du mercato 2017, n’est pas le seul à incriminer. Pour étoffer son 3-5-2, c’est Thomas Tuchel qui a réclamé Thilo Kherer payé au prix fort de 37 M€. Une somme réduisant grandement la marge de manœuvre du PSG pour aller chercher la fameuse sentinelle et un latéral gauche, sans sortir du cadre du fair-play financier, l’éternelle épée de Damoclès qui menace le PSG.