Propos injurieux sur Serigne Touba: Le marabout Samba Touré risque 3 mois de prison

Le marabout Samba Touré, âgé d’une soixantaine d’années, maitre coranique à Rufisque, a comparu en fin de semaine dernière à l’audience du tribunal correctionnel de Dakar. Il répondait des faits d’injures publiques envers un groupe de personnes appartenant à une religion déterminée, dans le but d’inciter à la haine contre des citoyens ou habitants et injures par biais d’un système informatique. L’affaire est mise en délibéré pour le 27 juin prochain.

Attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, le prévenu Samba Touré, dont l’accoutrement de marabout montre au premier coup d’œil l’activité professionnelle, a nié les faits qui lui sont reprochés. Le marabout a été appréhendé le 06 mars 2018 lorsque le procureur de la République avait saisi la Division des investigations criminelles (Dic), à propos d’un élément audio qui risquait de compromettre la sécurité publique.

Arrêté, le maitre coranique avait reconnu être l’auteur de l’audio de « propos injurieux », tout en niant avoir publié l’élément sur les réseaux sociaux. « On m’a envoyé un vocal d’un chef religieux qui a marié trois sœurs de même père et mère. J’ai répondu que la Charia n’accepte pas ce mariage des trois soeurs consanguines par un seul homme. La question a été posée au niveau de Lamp Fall Fm et j’ai soutenu que si Mame Borom Touba avait trois femmes consanguines, c’est interdit ».

« Kouka ame si sa serigne, warna ko mouna bayi », a réitéré le marabout à la barre.

Selon Samba Touré, son intention était d’éclairer le public sur un aspect de la religion musulmane. « Il y a beaucoup de marabouts, mais il faut savoir quoi enseigner, pour ne pas créer des tensions religieuses dans le pays », sermonne le juge.

D’après le procureur, c’est une communauté spécifique qui a été visée dans l’élément audio diffusé sur les réseaux sociaux. Selon lui, l’internet n’est pas une zone de non droit, la cybersécurité réprime des propos injurieux du genre de ceux qu’il a tenus. Le représentant du ministère public a requis une peine d’avertissement de deux ans dont 3 mois ferme, comparant l’affaire au cas de Asssane Diouf qui avait fait une vidéo de propos injurieux, dans le cadre du privé et partagé par les internautes.

Quant aux conseils de la défense, ils ont sollicité une application bienveillante de la loi pour le prévenu, qui n’a pas partagé l’audio et qui répondait dans le cadre de la charia à des questions relatives aux règles de l’islam. Au final, l’affaire est mise en délibéré pour le 27 juin prochain.

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