Procès : Le procureur et Barth se donnent en spectacle

Les nerfs sont visiblement tendus ce matin au tribunal de Dakar. Un incident a troublé l’audience du procès de Barthélémy Dias et Cie prévenus dans le meurtre de Ndiaga Diouf.  La cause : une question fermée posée par le procureur au maire de Mermoz-Sacré-Cœur à Barthélémy Dias. Interrompu, alors qu’il avait commencé à apporter des éléments de réponses au maître des poursuites, Barth a vu rouge. Ce fut alors un échange de propos entre Dias et le substitut du procureur, avant que n’entrent dans la danse Me El Hadj Diouf et sa consœur Me Aïssata Tall Sall.

«M. le président, il ne me  pose pas de question, il m’accuse.  Il me pose des questions, je réponds et il me coupe. Il ne doit pas me couper. Ce n’est pas son rôle. Il ne me laisse même pas répondre !», a pesté Dias.

Le président du tribunal correctionnel intervient et appelle le prévenu au calme.  «S’il ne vous laisse pas continuer, vous vous arrêtez. C’est lui qui pose des questions. S’il a des détails qui lui échappent, c’est son problème !», a-t-il répondu à Barthélémy Dias. «Je le lui concède, M. le président», a rétorqué ce dernier, au juge.

Me Aissata Tall Sall est alors intervenue pour dénoncer l’attitude du parquet rappelant qu’il n’avait pas à faire la police de l’audience et qu’il ne devait pas se comporter de la sorte avec son client. A son tour, Me El Hadji Diouf  de dénoncer «un manque de respect» à leur client. «Il est parti simple au procès, qu’il se tient tranquille», dira Me El Hadj Diouf. Et l’avocat de réagir : «Vous êtes une simple partie ordinaire au procès. On peut vous récuser, si on veut !».

Visiblement  agacé par ces échanges, le président intervient alors, en haussant le ton. «  Je vous dis que les réactions spontanées, aucun juge ne peut les régler. Quand je parle l’avocat parle. Quand je parle, les autres parlent. Je ne crois pas aux incidents. Rien ne peut m’empêcher de continuer ce procès».

Les avocats qui s’étaient constitués dans cette affaire ont par la suite fait le plaidoyer pour inviter le tribunal à suspendre pour quelques minutes l’audience. Une demande qu’a rejetée le juge qui ordonne la poursuite des interrogations, malgré les sollicitations des avocats.

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