Procès Khalifa Sall : Pourquoi Me El Hadji Diouf a été exclu

Me El Hadj Diouf a été écarté du dossier Khalifa Sall par le juge Malick Lamotte. Le président du Tribunal correctionnel s’est basé sur quelques-uns des propos tenus par Me El Hadj Diouf et interprétés par le juge comme une défense de Khalifa Sall.

« L’immunité parlementaire est entière. L’immunité parlementaire n’est pas le bien du député, c’est celui du peuple. Khalifa Sall n’a jamais été entendu. Même lors des sessions, il n’a pas été libéré », déclare Me El Hadji, partie civile, commis par la mairie de Dakar.

Il a évoqué la jurisprudence Barthélémy Dias qui, investi, avait bénéficié d’une libération, malgré le fait qu’il était accusé d’être le meurtrier de Ndiaga Diouf, parce que son statut avait changé.

« Khalifa Sall qui est devenu député-maire, investi de tous les pouvoirs de député, on l’empêche de mettre son écharpe. Il a changé de statut entre temps. Il devrait jouir de tous les honneurs dus à son rang. C’est malhonnête de lui refuser le changement de son statut ! On a demandé la levée de son immunité parlementaire, alors qu’on lui a toujours refusé son statut de député. J’ai été député. Par devoir de vérité, je peux témoigner sur la question de l’immunité parlementaire. J’ai choisi de dire la vérité. (…). Je ne voudrais pas courber l’échine devant mon Créateur demain », a-t-il déclaré.

« Se rabaisser pour des postes, n’en vaut pas la peine »
Évoquant la question de la présence d’un avocat dès l’interpellation d’un prévenu, Me El Hadji Diouf soutient que le Sénégal est un mauvais élève de l’Uemoa.

« L’élève, le meilleur tricheur de tous les temps, est le Sénégal. Si on dit le droit uniquement, la loi règle la question. Et ce serait la fin du procès. Seul Dieu est éternel. Seule sa puissance est éternelle. Je le jure sur mon serment que j’ai été éconduit par les policiers de la Bag (Brigade des affaires générales), lorsque j’étais allé assister Khalifa Sall lors de son audition. Je défie quiconque de me prouver le contraire. Beaucoup de nos illustres khalifes sont décédés. Nous allons les rejoindre tôt ou tard. Nous ne devons pas faire en sorte d’avoir honte quand on sera à leurs côtés. Se rabaisser pour des postes, n’en vaut pas le coût », poursuit-il, soutenant que si on arrive à démontrer que le maire de Dakar a dilapidé des biens de la ville, la mairie va le poursuivre.

Après sa plaidoirie, le juge Malick Lamotte lui a dit : « vous venez de démontrer avec pertinence que vous défendez le prévenu. Les dispositions de l’article 372 du Code de procédure pénale ne vous permettent pas de plaider en faveur du prévenu. Nous sommes au regret de vous dire que vous ne pouvez plus continuer à plaider dans ce procès »

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