PROCÈS DE BOY DJINNÉ HAUSSE LE TON : « JE SUIS UN HOMME D’AFFAIRES, PAS UN CAMBRIOLEUR »

PROCÈS DE BOY DJINNÉ HAUSSE LE TON : « JE SUIS UN HOMME D’AFFAIRES, PAS UN CAMBRIOLEUR »

PROCÈS DE BOY DJINNÉ HAUSSE LE TON : « JE SUIS UN HOMME D’AFFAIRES, PAS UN CAMBRIOLEUR »

Certains diraient que la prison lui va à merveille. Visiblement, Baye Modou Fall alias Boy Djiné respire la forme. C’est de manière très élégante qu’il a comparu, ce mardi, devant la barre de la chambre criminelle de Dakar. Sa mise est impeccable, bien soignée. Vêtu d’un smoking bleu ciel, assorti d’une chemise blanche et des chaussures de la même couleur, un masque négligemment porté, il dégage la sérénité et se tient droit devant le prétoire pour écouter le juge lui notifier les chefs d’inculpation qui lui sont reprochés.

Lesquels sont association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de transport, faux et usage de faux dans un document administratif, blanchiment de capitaux. Après 5 ans de détention provisoire, il répond aux faits qui lui sont imputés.

Il reconnait le vol et bat en brèche toutes les autres accusations portées contre sa personne. Ses présumés complices, Abdou Seck et Maurice Diatta, debout à ses côtés, ont également nié les faits qui leurs sont imputés. Et, c’est l’accusé principal, Baye Modou Fall alias Boy Djiné qui revient sur les faits qui remontent dans la nuit du 5 au 6 décembre 2015. Ce jour-là, raconte-t-il, il s’est introduit dans le magasin « l’abreuvoir », spécialisé dans la vente de boissons alcoolisées. Il s’est dirigé vers le coffre-fort qu’il a ouvert à l’aide d’un objet. « Il y avait des documents et un montant de 530 mille francs CFA que j’ai subtilisé. C’est par la suite que j’ai appelé Maurice Diatta et Abdoulaye Seck afin qu’ils viennent me chercher. Ils n’ont pas participé au vol. Abdoulaye Seck devait me trouver un appartement meublé tandis que Maurice était venu me chercher », a déclaré Baye Modou Fall qui, tout de même, dit avoir remis gracieusement des montants à ses deux amis. Dans la même foulée, Baye Modou Fall a fait savoir qu’il n’est pas un bandit mais il gagne sa vie.


« Je suis un homme d’affaires, je ne suis pas un cambrioleur »

« Je suis un homme d’affaires, je ne suis pas cambrioleur. J’ai ma carte import et export et je voyage pour fructifier mon activité. Les gens disent que j’ai beaucoup de biens notamment des camions et des véhicules mais, cela est faux. J’ai un seul véhicule et c’est X6 », dit-il. S’agissant des documents qui ont été trouvés par devers lui, il a avoué que seul le passeport diplomatique qu’il détenait était faux mais, rassure-t-il, tous les autres papiers étaient conformes. Pour sa part, Abdou Seck qui s’est présenté comme un transitaire a expliqué avoir la connaissance de Boy Djiné quand il a voulu lui vendre un véhicule. Et, il lui a remis 1,3 million de francs CFA en guise d’avance. « C’est par la suite qu’il m’a appelé pour me dire qu’il voulait un appartement meublé. L’appartement n’étant pas disponible, je l’ai invité à venir passer la nuit chez moi. Mais, je ne savais pas qu’il s’était évadé de prison en ce moment-là », se défend-il. Maurice Diatta a embouché la même trompette. Il s’est lavé en grande eau jurant qu’il ne savait pas que Boy Djiné avait volé l’argent qu’il lui avait offert.


La partie civile réclame 100 millions de francs CFA

L’avocat de la partie civile, estimant que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation, a réclamé, pour la réparation du préjudice subi par son client le montant de 100 millions de francs CFA. De l’avis de la robe noire, les accusés se sont concertés pour commettre leurs forfaits et chacun d’entre eux avait un rôle bien défini à jouer. L’avocat général a requis 8 ans de prison ferme contre Boy Djiné pour les chefs de faux et usage de faux, vol en réunion avec usage de moyen de locomotion.

Le parquet estime également que le blanchiment reproché à Boy Djiné est caractérisé car ses biens ne peuvent être qu’issus du cambriolage. « Il dit les avoirs acquis en sa qualité d’homme d’affaires mais il n’a aucune activité attestant qu’il a acquis les véhicules dont le prix unitaire est au minimum 15 millions de francs CFA », a requis le parquet. Quant aux présumés complices, il a requis 5 ans de prison ferme contre eux pour complicité des faits imputés à Boy Djiné. Cependant, le maitre des poursuites a demandé que les accusés soient acquittés du délit d’association de malfaiteurs. Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement.

Selon eux, le vol simple devrait être retenu contre Boy Djiné qui a avoué avoir subtilisé les 530 mille francs CFA. « Cette affaire aurait pu être jugée devant le tribunal d’instance mais elle a été criminalisée à cause de la notoriété de Boy Djiné », a d’emblée fait relever Me Abdoulaye Tall. A l’en croire, son client s’est évadé de prison par instinct de survie parce qu’il subissait des maltraitances. Son client, est à son avis, victime d’acharnement terrible que rien ne justifie. Après avoir écouté toutes les parties au procès, le juge a mis l’affaire en délibéré pour jugement qui sera rendu le 24 novembre prochain.

source emedia

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