Prison ferme pour trafic de médicaments entre la France et le Vietnam

Une ancienne préparatrice en pharmacie a été condamnée mardi à deux mois de prison ferme et 144 000 euros d’amende pour avoir escroqué l’Assurance maladie en revendant au Vietnam des médicaments obtenus par des ordonnances falsifiées, selon la décision du tribunal de Meaux consultée par l’AFP.

Cette Française de 42 ans, née à Saïgon mais résidant en Seine-et-Marne, avait été interpellée le 20 février en même temps que trois complices présumés dans un hôtel près de l’aéroport de Roissy.

Jugée mardi en comparution immédiate à leurs côtés, elle devait répondre pour des faits d’escroquerie en bande organisée commis à partir de janvier 2013.

Condamnée à quinze mois d’emprisonnement, dont treize assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de deux ans, elle devra également rembourser les CPAM de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis à hauteur du préjudice subi, soit 144 587 euros.

Son ex-concubin également condamné

Âgé de 53 ans, son ex-concubin, qui était poursuivi pour complicité d’escroquerie et recel, a lui aussi été condamné à deux mois ferme (douze mois d’emprisonnement, dont dix avec sursis). En revanche, deux stewards vietnamiens qui comparaissaient pour recel ont été relaxés au bénéfice du doute, selon la décision du TGI de Meaux.

Au terme de plus d’un an d’une enquête qui avait débuté après un signalement de la CPAM de Seine-et-Marne, la police avait interpellé lundi en flagrant délit les deux ex-concubins et deux membres du personnel navigant de la compagnie aérienne Vietnam Airlines dans un hôtel de Roissy-en-France (Val-d’Oise), alors qu’ils venaient de conclure une transaction.

15 000 euros en liquide et 10 000 euros d’articles de luxe

Le scénario était bien rodé : la quadragénaire, ancienne préparatrice en pharmacie qui avait déjà sévi selon le même mode opératoire en Seine-Saint-Denis, se faisait remettre des médicaments dans des pharmacies en utilisant des ordonnances falsifiées.

Puis elle se rendait, accompagnée de son ex-compagnon, un quadragénaire sans emploi qui l’« avait introduite dans le milieu du trafic de médicaments », dans un hôtel proche de Roissy. Elle retrouvait là ses deux complices présumés qui se chargeaient d’acheminer la marchandise jusqu’au Vietnam.

Dans la chambre occupée par les stewards, des médicaments mais aussi 15 000 euros en liquide et au moins 10 000 euros d’articles de luxe (ceintures, montres, sacs, chaussures, etc.), avaient été saisis.

L’enquête a été menée par le commissariat de Chessy (Seine-et-Marne), en collaboration avec l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, qui soupçonnent d’autres personnels navigants d’être impliqués dans le trafic.

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