Il a décidé d’effectuer sa petite révolution. Gianni Infantino, président de la FIFA depuis février 2016, veut s’attaquer au système des transferts et au Mercato en lui-même. Pour cela, le patron du football mondial a fixé onze points « indispensables » et ces réformes seront débattues au sein de la commission des acteurs du football, le 28 février prochain à Zurich, au siège de la FIFA, pour ensuite être finalisées en octobre. Dès lors, le conseil de la FIFA se chargera de les adopter afin qu’elles puissent être appliquées dans toutes les confédérations. Les réfractaires à ce projet ambitieux sont déjà bien présents et en nombre. « Les grands clubs freinent des quatre fers » selon un proche du dossier, cité par L’Equipe. A un an de la fin de son mandat, Gianni Infantino est décidé à aller au bout et rencontrera même les membres de la Commission européenne puisque certains points font face à des obstacles juridiques.
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AGENTS ET INTERMÉDIAIRES
Pour Gianni Infantino, l’un des dossiers les plus importants à traiter est celui des « agents et intermédiaires, qui pourraient être payés par les joueurs, et les commissions fixées par un règlement ». Depuis quelques années maintenant, la FIFPro, le syndicat mondial des joueurs, dont le président est le Français Philippe Piat, ne cesse de dénoncer le fait que les clubs règlent eux-mêmes les intermédiaires, mettant en avant l’inflation et l’opacité qui entourent ces opérations. Dans une interview accordée à ESPN, le dirigeant italien a déclaré : « Je pense que la hausse des commission versées aux agents a pris une direction inquiétante. Beaucoup d’agents sont d’accord avec moi et voudraient plus de surveillance, c’est aussi une question d’écosystème du football… Aujourd’hui, il n’y a pas de règles. Tout le monde peut faire ce qu’il veut, mais la réalité nous montre qu’il y a des risques de corruption et de blanchiment d’argent. Ce n’est pas moi qui le dit, il y a beaucoup de rapports des autorités gouvernementales qui montrent que c’est le cas. » D’après le patron du football mondial, 6,4 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) ont été distribués l’an passé, rien que pour les transferts internationaux et 500 millions de dollars (400 millions d’euros) sont allés aux agents et intermédiaires.
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INDEMNITÉS DE TRANSFERTS
Pour les indemnités de transferts, Gianni Infantino assure que : « une régulation paraît indispensable. Un plafond pourrait ainsi être instauré ». Le dirigeant de la FIFA souhaite éviter de revivre un Mercato tel que celui de l’été 2017 où de nombreux records avaient été battus (Neymar, 222 M€ du Barça au PSG ; Mbappé, 135 M€+45 de bonus de l’ASM au PSG ; Dembélé, 105 M€+42 de bonus de Dortmund au Barça).
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PÉRIODES DE TRANSFERTS
En ce qui concerne les périodes de transferts, « elles pourraient être raccourcies et il pourrait être envisageable de ne plus en avoir qu’une seule par saison (avec la possibilité de conserver la deuxième uniquement sous certaines conditions et restrictions) », selon le patron du football mondial.
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PRÊTS/TAILLE DES EFFECTIFS
Pour Gianni Infantino, « les prêts devraient être régulés et pourraient être limités ou même interdits dans la mesure où ils ne peuvent pas être profitables au développement du football ». De surcroît, le dirigeant de la FIFA milite pour la limitation de la taille des effectifs : « La taille des effectifs pourrait être limitée, avec des règles spécifiques concernant les jeunes joueurs ». Par ces termes, le dirigeant de la FIFA vise tout particulièrement les clubs qui achètent des joueurs pour les prêter dans la foulée à d’autres formations, assimilées de plus en plus à des filiales. Sans parler des conditions économiques et éthiques, considérées comme étant très souvent douteuses. Dans un entretien accordé à L’Equipe à la fin de l’été dernier, Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, donnait l’exemple du club italien de l’Udinese dont l’effectif est composé de 103 joueurs sous contrat.
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« SALARY CAP »
Gianni Infantino a décidé également de s’attaquer au « salary cap », qui s’est déjà développé surtout dans les sports américains. « L’introduction d’un plafond salarial (voir également d’un plancher), éventuellement basé sur les revenus des clubs, pourrait être envisagée », d’après le boss du foot mondial.
Avec Mercato365