Poste de Mboro : le receveur simule un braquage de 43 millions et se fait démasquer

À Mboro, les populations auront sans nul doute la surprise de leur vie, quand ils sauront la vérité sur l’histoire du supposé braquage dont a été victime le bureau de Poste de la ville. Et pour cause, loin de ce qui a été raconté par le receveur du bureau de Poste de Mboro, les enquêteurs ont établi qu’il s’agit d’une mise en scène orchestrée par N.B. Tall lui-même pour dissimuler un détournement de plusieurs dizaines de millions. Heureusement que la Section de recherches de la Gendarmerie a pu éventer ce deal.

Dans nos sociétés, il y a ceux qui travaillent dur pour vivre décemment et il y a ceux qui veulent, par la facilité, se frayer une place au soleil. À ces derniers, la tricherie semble le moyen le plus facile pour accéder à leurs fins. Mais, puisqu’un crime n’est jamais parfait, certains finissent toujours par être rattrapés. Et Il faut croire que le receveur du bureau de Poste de Mboro est de ceux-là. Tall a, en effet, orchestré une mise en scène pour camoufler un détournement portant sur près de quarante-quatre millions. Les faits en question se sont déroulés le dimanche 7 avril 2019. Ce jour-là, les habitants du quartier Lasser de Mboro, siège du bureau de Poste de la ville, se sont réveillés dans l’émoi. En effet, tôt le matin, la nouvelle d’un braquage qui aurait frappé le bureau de poste s’est vite répandue. Dans ces circonstances, il a également été rapporté que le receveur a été trouvé ligoté et abandonné dans le local administratif, mitoyen à son logement de fonction. Il a été découvert par un électricien avec qui il avait rendez-vous pour des travaux à exécuter. Saisi de cette affaire, le commandant de la brigade de gendarmerie de Mboro s’est rendu sur les lieux pour d’abord porter secours au sieur Tall, l’évacuer à l’hôpital de Tivaouane et ensuite procéder aux opérations de constat.

Les serrures «trahissent» le receveur

Mais, devant l’évidence des faits, les gendarmes se sont vite rendu compte qu’il s’agit d’un coup monté. En effet, même si le receveur a fait de son mieux pour parfaire son coup, des manquements ont été notés, suffisamment pour pousser les hommes en bleu au doute. En effet, il a été remarqué que le bureau du receveur a été mis sens dessus-dessous, le coffre ouvert. Au domicile du receveur, le volet de la fenêtre qui mène vers les toilettes intérieures de la chambre de Tall a été démonté et déposé au sol. Par ailleurs, les cadres des portes métalliques ont été endommagés, ce qui laisse croire que lesdites portes ont été défoncées. Mais le hic est que les serrures sont miraculeusement restées intactes.

43.584.087 FCfa emportés

Interrogé, le receveur a affirmé avoir été réveillé vers 4 heures par deux individus qui ont démonté le volet de la fenêtre par laquelle ils sont passés pour le trouver dans sa chambre. Ils lui ont intimé l’ordre de les suivre au bureau. Sur le chemin, deux autres malfaiteurs les attendaient selon lui. Une fois à l’intérieur des locaux administratifs, les malfaiteurs lui ont demandé, sous la menace d’une arme blanche, d’ouvrir le coffre. Quarante-trois millions cinq cent quatre-vingt-quatre mille quatre-vingt-sept (43.584.087) francs ont été emportés. Admis à l’hôpital le dimanche 7 avril 2019 vers 11h, N.B. Tall en est sorti quelques heures après, dans l’après-midi. Il n’avait en fait rien. Les investigations subséquentes menées par la brigade locale, avec l’appui de la Section de Recherches, ont révélé que l’attaque du bureau de Poste est une machination du maitre de céans. Aussi, beaucoup d’incohérences relevées ont fini par le confondre. En effet, la poussière qui recouvrait la fenêtre par laquelle les supposés agresseurs seraient passés est restée intacte. Et comme pour ne rien arranger, pas la moindre trace laissée par les assaillants, ce qui est impossible, selon les gendarmes. De plus, les serrures des portes défoncées n’ont pas été affectées par l’agression subie par les cadres métalliques. En fait, le sieur Tall a fait un montage pour faire croire à une agression et justifier le manquant au franc près. En réalité, il a donné un chiffre de caisse. Très incohérent, il a même varié sur le nombre d’assaillants. Tantôt, il parle de quatre, tantôt six, tantôt plus de cinq. Tout cela fait dire aux gendarmes que le sieur Tall s’est manifestement ligoté avec des lacets en plastique qu’il est possible de serrer avec les dents. D’ailleurs, un fait semble corroborer les soupçons des gendarmes. En effet, peu après le versement de trente millions (30.000.000) la veille sur instruction de sa hiérarchie, le receveur s’est retrouvé avec un coffre vide, alors que, théoriquement, il devait rester quarante-trois millions (43.000.000). Arrêté le vendredi 19 avril 2019, il a été déféré au parquet de Thiès le mardi 23.

Jotaay

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici