(Photos + Vidéo) Incendies en Grèce : des ravages terribles, au moins 82 morts

Firefighters from Cyprus rest during a wildfire at the village of Kineta, near Athens, on July 25, 2018. At least 79 people died in huge wildfires around Athens, Greek authorities said on July 25, as rescuers scoured scorched homes and burned-out cars for survivors of one of the deadliest fire outbreaks in Europe's modern history. Scores of locals and holidaymakers fled to the sea to try to escape the flames as they tore through towns near Athens stoked by 100-kilometre-per-hour wind gusts, devouring woodland and hundreds of buildings. / AFP / Valerie Gache

En Grèce, secouristes et pompiers sont toujours à la recherche de survivants ce jeudi, trois jours après le début des violents incendies qui touchent la région de Mati, un village côtier touristique à l’est d’Athènes. Le bilan officiel, lui, ne cesse de s’alourdir : il est ce jeudi de 82 morts, dont au moins quatre touristes étrangers. Les images des terribles ravages provoqués par ces multiples sinistres au beau milieu de zones résidentielles montrent bien l’ampleur de cette catastrophe.

Les pompiers et les secouristes grecs poursuivent leurs recherches sur la côte orientale d’Athènes, en Grèce, frappée depuis trois jours par d’impressionnants incendies qui ont fait au moins 82 morts, dont quatre touristes étrangers, ce qui fait de ces sinistres les plus meurtriers du siècle après ceux d’Australie en 2009.

Parmi eux les victimes étrangères figure un jeune marié irlandais. Selon la presse britannique, le couple, marié jeudi dernier, était en voyage de noces quand leur voiture a été prise dans les flammes. L’épouse, Zoe, a pu gagner la plage, mais elle souffre de brûlures à la tête et aux mains.

Une paire de lunettes, un iPhone… partout dans les rues de Mati, des effets personnels jonchent le sol. | YANNIS KOLESIDIS / EPA/MAXPPP

Jusque-là, trois autres touristes ont été recensés parmi les victimes : deux Polonais, une mère et son fils, et un Belge, dont la fille adolescente a été sauvée.

Onze blessés restent par ailleurs dans un état critique.

Les pompiers continuent de ratisser le secteur, à la recherche d’éventuelles nouvelles victimes. Vu l’état des corps, il est possible que « des disparus figurent parmi les victimes découvertes », a indiqué la porte-parole des pompiers, Stavroula Maliri.

Voilà trois jours que pompiers et secouristes grecs luttent contre les flammes et tente de retrouver des disparus. | VALERIE GACHE / AFP

À pile ou face

Autorités et volontaires s’organisent pour venir en aide aux sinistrés, qu’ils aient perdu proches, maisons ou emplois, parfois tout. Un premier inventaire a déjà recensé plus de 300 maisons et magasins détruits ou sérieusement endommagés.

À entendre leurs témoignages, le sort des habitants s’est souvent joué à pile ou face, sur une décision de fuir ou de rester calfeutrés, de partir vers la mer ou en sens inverse, de choisir, ou non, la bonne route conduisant à la plage et non au bord de la falaise à-pic.

Les incendies font toujours rage près du village de Kineta, non loin d’Athènes. | VALERIE GACHE / AFP

« Beaucoup de rescapés souffrent de stress post-traumatique », a souligné un responsable du ministère de la Santé, Theophilos Rozenberg. Le ministère a déployé des cellules psychologiques mais aussi des équipes sanitaires, alors que l’alimentation en eau et électricité reste perturbée.

Au gymnase de Rafina, transformé en centre de secours, l’élan de solidarité enclenché dès mardi faisait affluer nourriture, médicaments et vêtements.

Une habitante essaye de retrouver quelques effets personnels dans sa maison calcinée, dans le village de Neos Voutzas, près d’Athènes. | ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Polémique sur la gestion de la crise

Passé le premier choc, une polémique s’est engagée sur la gestion de cette catastrophe. Le gouvernement, qui a déclaré un deuil de trois jours, a annoncé ce mercredi soir un catalogue de mesures : indemnisations (10 000 euros pour la perte d’un proche parent, 5 000 euros pour une maison détruite), prise en charge des orphelins, exemptions fiscales… jusqu’au rattrapage de points au concours universitaire pour les victimes.

Le porte-parole du gouvernement, Dimitris Tzanakopoulos, a annoncé aussi la création d’un compte spécial ouvert aux dons, notamment étrangers, et abondé dans un premier temps à hauteur de 40 millions d’euros par l’État grec pour le réaménagement de la zone et autres actions de soutien.

Le Premier ministre Alexis Tsipras a très vite souligné à quel point le phénomène avait été « extrême », et Dimitris Tzanakopoulos a mis l’accent sur la simultanéité lundi de « 15 départs de feu sur trois fronts différents » en Attique.

A Nea Makri, non loin de la capitale grecque, des volontaires préparent des sacs de nourriture pour les habitants des villages dévastés par les incendies. | ANGELOS TZORTZINIS / AFP

Le grand quotidien d’opposition Ta Nea n’en critique pas moins « l’incapacité et l’échec du gouvernement à protéger ses citoyens à quelques kilomètres d’Athènes » et appelé à désigner les fautifs.

Les experts mettent en cause le manque de prévention et de sensibilisation des populations au risque, une des plaies chroniques du pays.

« J’ai vu les flammes sur la colline de Penteli en face. Mais le personnel ne semblait pas s’inquiéter. Ils nous ont dit que c’est comme cela chaque année mais que le feu ne descend jamais jusqu’à la mer », a ainsi raconté Debbie Vinzani, une touriste américaine en vacances à Mati.

Un secouriste grec inspecte une des maisons détruites du village de Mati, au nord-est d’Athènes. | YANNIS KOLESIDIS / EPA/MAXPPP

« On n’a pas eu le temps » de mettre en marche le plan d’évacuation, à cause de la vitesse du vent, a plaidé un haut responsable de la Protection civile auprès du quotidien Kathimerini.

« Nous savons très bien que le changement climatique crée de plus en plus des conditions météo extrêmes », raison de plus se préparer, jugeait Kostis Kalambokidis, expert en catastrophes naturelles.

Un hélicoptère grec lâche de l’eau et des produits retardants sur un des foyers toujours actifs, près d’Athènes. | VALERIE GACHE / AFP

Le commissaire européen Chrístos Stylianídes, responsable de l’aide humanitaire, accouru mardi soir, a aussi mis en garde contre les retombées en Europe du changement climatique, relevant que la vague de feux sur le continent touche jusqu’à la Suède.

Ce mercredi, l’Attique connaissait une accalmie des feux, avec comme seul front encore actif depuis lundi un incendie au-dessus de Kineta, à 50 km dans l’ouest d’Athènes.

Le drapeau grec est en berne au pied du Parthénon, sur l’Acropole. | COSTAS BALTAS / REUTERS

À noter enfin qu’il existe un site Internet, Copernicus, qui présente des cartes de risque pour les incendies. En voici un exemple ci-dessous :

Une des cartes montrant les risques d’incendies en Europe du site Internet Copernicus. | COPERNICUS 

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