Le Directeur général de Pétrosen Holding, Alioune Gueye, a pris une décision forte en mettant un terme au fonctionnement de Teranga Naval Service (TNS), une société censée promouvoir le secteur privé national dans la sécurisation des installations pétrolières et gazières. Officiellement motivée par des impératifs d’efficience, cette décision cache des enjeux bien plus profonds liés à la souveraineté économique du Sénégal.
Selon des informations révélées par Le Soleil, la structure actionnariale de TNS aurait été biaisée en faveur d’intérêts étrangers, en particulier ceux d’un mystérieux partenaire français, Philippe Jaunard. Ce dernier, à travers la société Teranga Naval Security SA, détenait non seulement 49 % du capital de TNS, mais bénéficiait également d’un pouvoir jugé excessif au sein de la gouvernance, reléguant au second plan les intérêts nationaux.
Toujours selon les révélations, Petrosen Holding détenait initialement 51 % du capital de TNS, mais avait par la suite cédé 17 % à des acteurs privés sénégalais. Toutefois, ces parts auraient été captées par la société Kairos Energy SAS, rendant encore plus floue la participation effective du privé national.
Plus inquiétant encore, en 2023, une autorisation exclusive d’exploitation de 25 ans pour la fourniture de services de navires de patrouille avait été accordée à TNS. Une situation qui, selon les sources de Libération, faisait planer un risque majeur de mainmise étrangère sur un secteur aussi stratégique que la sécurité des ressources naturelles offshore.
Face à ces dérives, Alioune Gueye a pris l’initiative de « démanteler » la structure actuelle de TNS et d’en réorganiser entièrement la gouvernance. Objectif : restaurer un cadre transparent, équitable et centré sur le développement endogène. Cette réforme s’inscrit dans une logique plus large de l’État sénégalais, déterminé à renforcer le contrôle national sur les secteurs sensibles tout en promouvant un véritable contenu local.