Parrainage: Les faibles résultats de Macky Sall à Dakar

Alors que le candidat de BBY vise trois millions de signatures, ses hommes ont du mal à franchir les 10 % des inscrits

La mouvance présidentielle a toutes les peines du monde pour convaincre les électeurs dakarois de parrainer le candidat Macky Sall. Selon un membre du comité de pilotage de cette coalition, depuis le début de la campagne de collecte des signatures, elle n’arrive pas à dépasser la barre de 10 % des inscrits de la capitale. Aminata Touré, l’ancien Premier ministre chargée du pôle «Mobilisation et parrainage» de la coalition Benno Bokk Yaakaar, a réuni au mois d’octobre dernier tous les responsables de Dakar, dans un hôtel de la place, pour faire le point sur le parrainage. Et c’est à cette occasion qu’elle a révélé leurs difficultés pour avoir les signatures des dakarois.

Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la Santé et maire de la commune de Yoff, met cette incapacité de la mouvance présidentielle à convaincre les dakarois sur le compte de l’emprisonnement des supporters de l’ASC Ouakam, d’après notre source. Pour rappel, ces supporters ont été emprisonnés après le drame du stade Demba Diop, lors de la finale de la Coupe du Sénégal qui avait fait huit morts et de nombreux blessés. Samedi dernier, la chargée du pôle «Mobilisation et parrainage» de la coalition Benno Bokk Yaakaar a lancé une plateforme dont le but, selon elle, est de lutter contre les «fakes news» qui seraient responsables du faible taux de parrains de leur candidat.

Cependant, il convient de noter que les principaux responsables de l’Alliance pour la république (APR) à Dakar sont à couteaux tirés. Le tout puissant ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr se regardent en chien de faïence. Chacun revendique, par militants interposés, le titre de responsable apériste de Dakar. Même si le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang a voulu trancher le débat en affirmant que le patron de Dakar, c’est le président Macky Sall.

Les électeurs du département de Dakar étant très difficiles à convaincre, le ministre Amadou Ba s’est déporté dans la banlieue dakaroise. Il pêche maintenant des signatures dans la ville de Guédiawaye. En effet, il a reçu tout dernièrement «40 mille signatures» des mains du maire de la ville de Guédiawaye, Aliou Sall.

Le président Macky Sall, candidat à sa propre succession, a assigné à ses hommes trois millions de signatures, loin des 65 mille signatures nécessaires pour prendre part à la présidentielle de février 2019. Mais, au rythme où vont les choses, il lui sera très difficile d’atteindre cet objectif, même s’il aura facilement le nombre de signatures exigés. Car l’APR, la locomotive de la coalition présidentielle, est minée par des querelles de leadership partout à travers le Sénégal et non seulement dans la capitale. En effet, dans la région de Kaffrine, le maire de Koungheul rejette catégoriquement la personne désignée par Benno pour superviser le parrainage de l’APR dans la région. Mieux, Mayacine Camara refuse de remettre les listes de parrainage au député Yaya Sow. A Kanel, dans le nord du pays, c’est le député et premier questeur de l’Assemblée nationale, Daouda Dia, qui conteste le superviseur le ministre de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, Mamadou Talla. Dans le département de Podor, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo et le directeur du Coud Cheikh Oumar Anne se mènent une guerre sans merci. Ces querelles de chapelles ont engendré des nombreux doublons sur les signatures de la mouvance présidentielle. En effet, d’après des informations reçues du comité de pilotage, les doublons et les fausses identités ont prévalu au nord du pays. Certains auraient même acheté sciemment les mêmes listes déjà remplies auprès de plusieurs collecteurs.

avec walfadjri

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