Pape Mahawa Diouf critique vertement la gestion de son propre parti, l’APR

Après presque une année de silence, l’ancien porte-parole de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Pape Mahawa Diouf, est sorti de sa réserve. Dans un entretien accordé au journal EnQuête, il a dressé un réquisitoire sévère contre le management de son propre parti, l’Alliance Pour la République (APR), tout en appelant le pouvoir actuel à se recentrer sur les priorités des Sénégalais.

Discret depuis la défaite électorale de son camp, Pape Mahawa Diouf avait choisi de s’éloigner de l’espace médiatique. Une posture qu’il explique d’abord par souci d’élégance et de respect envers les citoyens : « Il me paraît un peu indécent de s’imposer médiatiquement en permanence à nos compatriotes. Un break est toujours bon, c’est l’occasion d’écouter d’autres voix et d’autres sons de cloche », déclare-t-il dans EnQuête.

Mais s’il a gardé le silence, ce n’était nullement un retrait politique. L’ancien homme fort du tourisme souligne qu’il n’a « pas du tout » abandonné son engagement. Ce temps de recul a aussi permis, selon lui, de laisser la nouvelle majorité « décliner sa politique, son style, son discours, si tant est qu’elle en a ». Plus tranchant encore, Pape Mahawa Diouf adresse un message clair à son propre camp. Il se dit fondamentalement en désaccord avec le mode de gestion de l’APR, qu’il juge fermé et inefficace : « Son approche n’est pas inclusive, elle est trop émotionnelle, clanique et patrimoniale », critique-t-il avec fermeté. Pour lui, ce type de management empêche toute prise en charge sérieuse des véritables enjeux politiques du pays : « Cela ne permet pas une vraie prise en charge des questions et des défis politiques à la hauteur des exigences du moment. »

Pape Mahawa Diouf n’a pas non plus ménagé le nouveau pouvoir. S’il se garde de commenter de manière frontale les choix du président Bassirou Diomaye Faye, il fustige les vagues d’arrestations ciblant d’anciens responsables de l’ère Macky Sall : « La présomption d’innocence est piétinée », alerte-t-il, appelant à plus de respect de l’État de droit. Enfin, il lance un appel à Ousmane Sonko, figure influente de l’actuel régime : « Il doit prendre à bras le corps les préoccupations des Sénégalais au lieu de s’en prendre tout le temps à l’opposition. »

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