Il a osé l’avenir, et s’est engagé dans une aventure compliquée. Pape Djibril Fall, pour ne pas le nommer, a eu un parcours digne d’être salué au regard du score qu’il a pu faire. Sa campagne électorale a été un vrai parcours de combattant. Comme toute première participation, et comme tout candidat indépendant, ce novice a eu le courage de s’engager pour conquérir le suffrage des Sénégalais. Il a su le faire contre les vents des critiques et les marées du bashing.
Pape Djibril Fall réalise un bon coup en s’octroyant un siège pour le moment. Son, score rappelle celui d’un certain Ousmane Sonko en 2017, sauf que lui n’a pas besoin d’attendre le plus fort reste. Les deux hommes se confondent ainsi dans leur « baptême de feu » électoral, qui n’a pas été un long fleuve tranquille. On pourra m’opposer le nombre extravagant de listes en 2017 et celui très réduit de cette année pour expliquer ce constat, mais rien ne pourra entacher le mérite de ce journaliste. Nonobstant les attaques et les suspicions d’être un cheval de Troie du pouvoir au sein de l’opposition, le journaliste a su tenir bon et rester focus sur l’essentiel.
De chroniqueur inspiré à député à l’Assemblée nationale, la transition est aisément faite. Dans ses nouveaux atours de représentant du peuple, Pape Djibril ne fera pas moins que ce qu’il a habitué à son audience. Sa pertinence sur tous les sujets de l’actualité, il pourra désormais la transporter dans un lieu où les palabres ont plus de poids et d’intérêt pour la population. On a été nombreux, et j’en fais partie, à penser qu’il était trop pressé de s’engager en politique ou à se dire qu’il rendrait plus service en étant dans les médias que nulle part ailleurs. Mais la vérité est que l’endroit par excellence où les débats et opinion peuvent être suivis d’actes politiques majeurs restent l’hémicycle.
De ce point de vue, l’homme n’est donc pas en terrain inconnu. Il sait ce qui l’attend et il sait bien comment s’y atteler. Son mandat ne sera pas un long fleuve tranquille, ses faits et gestes seront particulièrement scrutés. Mais on espère pour lui que sa pertinence des grands jours, celle-là même qui lui vaut un certain renom, soit mise au profit exclusif des populations. Son originalité et son sacre rappellent la trajectoire d’un certain Mays Gilliam. Sauf que PDF n’est pas un député par accident, il s’est investi lui-même pour mériter ce titre combien enviable d’Honorable.
Par Khalifa Ababacar Gaye