Ousmane Diagne, le refus de signer le « non lieu » Barth et son retour à la Cour d’Appel

Ousmane Diagne
Ousmane Diagne

Le procès en Appel du maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, sauf changement de dernière minute, est prévu le 1er décembre prochain après moult renvois. Le candidat investi de « Yewwi Askan Wi » pour la ville de Dakar risque de retrouver sur son chemin l’ancien procureur de la République qui avait refusé de signer « un non-lieu » dicté par Aminata Touré, ministre de la Justice d’alors, dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf. Le magistrat Ousmane Diagne, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été nommé Procureur général au prés de la Cour d’Appel de Dakar, lors du Conseil supérieur de la magistrature, présidé, lundi 22 novembre, par le chef de l’Etat Macky Sall. Coïncidence, hasard ou calcul politique ? Diagne qui était taxé d’être en mauvais terme avec l’exécutif, un « insoumis » de la République, revient aux affaires judicaires à une époque préélectorale.

L’attaque de la mairie de Mermoz Sacré-Cœur, en 2011, par des « nervis » du Parti démocratique sénégalais (PDS) entraînant la mort d’un homme du nom de Ndiaga Diouf, risque encore de tenir le pays en haleine avec la nomination de Ousmane Diagne, comme procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar. En effet, Barthélémy Dias déjà condamné à six mois de prison ferme en 2011 est encore convoqué à la Cour d’Appel de Dakar le 1er décembre 2021.

L’ancien procureur de la République sous Wade avait marqué le parquet de Dakar par son refus de servir de bras armé au pouvoir en place en ces termes :  « Je n’ai jamais été procureur du gouvernement mais de la République », avait-il déclaré lors de sa passation de service avec son successeur, Serigne Bassirou Gueye.

Le 22 avril 2013,  Ousmane Diagne quitta la tête du Parquet général du tribunal hors classe de Dakar. Il est remplacé par Serigne Bassirou Guèye, conseiller technique numéro un du ministère de la Justice d’alors Aminata Touré. D’ailleurs ce chamboulement était considéré comme l’une des décisions phares du Conseil supérieur de la magistrature de ce jour. 

Muté comme avocat délégué à la Cour suprême, le départ d’Ousmane Diagne a été surtout précipité en raison de ces relations heurtées avec son ministre tutelle Mimi Touré. Le Quotidien Walfadjri parlait de ses « actes courageux qui frisent le défi à l’autorité judiciaire », avec notamment la gestion du dossier Barthélémy Dias, député d’alors du Parti socialiste, une formation membre de la majorité présidentielle.

Comme on se retrouve…
En effet, l’envoi du député-maire socialiste, Barthélémy Dias, devant la Cour d’assises pour meurtre, par le Procureur de la République, Ousmane Diagne, avait choqué la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré. Cette dernière aurait demandé « un non-lieu » en la faveur de Dias-fils.  Ce que le magistrat aurait refusé de cautionner, racontait L’Observateur. Le Président Macky Sall, qui en a été informé, avait tranché, lors du Conseil supérieur de la magistrature d’avril 2013  en faveur de la garde des Sceaux. 

Article n°240847

Huit ans après, Ousmane Diagne revient plus fort et nommé procureur général de la Cour d’Appel de Dakar. Juste au moment le procès en Appel de Barthélémy Dias revient au centre de l’actualité.

Ousmane Diagne, le refus de signer le "non lieu" Barth et son retour à la Cour d'Appel

Aujourd’hui qu’il est nommé Procureur général, même s’il y a en  d’autres à la Cour d’appel et surtout que celui qui géré le dossier de Dias-fils est muté ou aurait un empêchement, le risque que Diagne siège à l’audience reste élevé. D’autant plus que sa nomination prend effet immédiat. L’on nous apprend également que le magistrat a aussi besoin un peu de temps pour déménager. Sans compter le traditionnel passation de service. 

Dans tous les cas, s’il réitère sa position de refus de non lieu dans l’affaire de Ndiaga Diouf pour Barthélémy, le risque d’avoir des locales émaillées de violences sont envisageables. Pour preuve, le 10 novembre dernier quant le Procès en appel de Dias-fils a été renvoyé à cause de l’absence d’avocat de la partie civile, le pays a failli vivre un « mars bis » avec l’arrestation de Barth, Sonko et de Gackou venus en soutien à leur camarade de Yewwi Askan Wi. 

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