Obama sort de son silence contre le décret anti-immigration de Trump

L’ancien président américain a dénoncé, ce lundi, toute discrimination fondée sur «la croyance ou la religion», alors que les réactions internationales se multiplient après la décision du Républicain de réduire les conditions d’entrée dans son pays.
Le décret sur la «protection de la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux États-Unis» suspend notamment l’entrée de réfugiés durant quatre mois, et durant 90 jours les visas de sept pays musulmans, à savoir l’Iran, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. Après un week-end marqué par des manifestations dans les aéroports américains, les réactions de Justin Trudeau, de François Hollande, de Theresa May et du monde hollywoodien, la mesure de Donald Trump continue de faire polémique.
Barack Obama est sorti de son silence par la voix d’un porte-parole ce lundi, dix jours après son départ du pouvoir, pour encourager les Américains à manifester en défense de la démocratie. Sans jamais mentionner Donald Trump, son porte-parole, Kevin Lewis, a indiqué dans un communiqué que l’ancien président se félicitait «du niveau de mobilisation» dans le pays. Des manifestations contestent la politique du président républicain, notamment son décret fermant les frontières aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays musulmans pendant quelques mois. «Le fait que des citoyens exercent leur droit constitutionnel d’assemblée, de mobilisation et de se faire entendre par leurs élus correspond exactement à ce que nous voulons voir lorsque les valeurs américaines sont en jeu», a déclaré le porte-parole.

«En ce qui concerne les comparaisons avec les décisions de politique étrangère du président Obama, comme nous l’avons entendu auparavant, le président (Obama) est en désaccord fondamental avec la notion de discriminer des individus en raison de leur croyance ou de leur religion», a ajouté ce porte-parole. Barack Obama avait indiqué avant son départ qu’il se tiendrait en retrait du débat politique, sauf si certaines lignes rouges étaient franchies.
● Merkel monte au créneau

En Allemagne, Angela Merkel est montée au créneau ce lundi. La chancelière allemande a vivement condamné le décret. Selon elle, il stigmatise les musulmans au lieu de constituer un rempart efficace contre le terrorisme. «La lutte nécessaire contre le terrorisme ne justifie en aucune manière de généraliser le soupçon contre les personnes en fonction de leur croyance, en l’occurrence ici des personnes de foi musulmane, ou en fonction de leur origine» a-t-elle déclaré à la presse.
Merkel a par ailleurs affirmé que le décret va à «l’encontre de (sa) vision des fondements de l’aide internationale aux réfugiés et de la coopération internationale». Merkel est une figure régulière des attaques de Donald Trump, en raison de l’ouverture de l’Allemagne à plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015. L’Américain a notamment sous-entendu que cette politique était responsable de l’attentat de Berlin le 19 décembre, où 12 personnes ont trouvé la mort.

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