Obama refuse de prononcer les mots d' »islam radical » et s’affrontent avec Trump

Barack Obama s’est exprimé après une réunion prévue de longue date avec ses conseillers «sécurité nationale», mardi 14 juin. Il a dénoncé la rhétorique dangereuse de Donald Trump sur les musulmans qui selon lui fait le jeu de l’organisation de l’Etat islamique, que les Etats-Unis et ses alliés combattent sur le terrain. Le président américain a réitéré son refus de stigmatiser cette communauté. Le tueur d’Orlando qui a commis un massacre dans une discothèque gay d’Orlando était «un jeune homme en colère, dérangé, et instable qui a été radicalisé», a-t-il déclaré.

Donald Trump a peut-être fait l’allusion de trop, suggérant lundi qu’on ne savait pas si Barack Obama, qui refuse de prononcer les mots d’« islam radical », était sympathisant des terroristes, en le disant sans le dire, comme il le fait souvent.

Il s’est attiré une réponse cinglante de la part de Barack Obama qui ne répond d’ordinaire pas aux attaques du candidat, et qui n’est pas encore entré en campagne aux côtés d’Hillary Clinton. « Nous avons cette proposition du candidat républicain à la présidence des Etats-Unis qui veut empêcher tous les musulmans de migrer en Amérique. Il suggère que toute une communauté est bienveillante à l’égard de la violence. Ce n’est pas l’Amérique que nous voulons ! » a lancé le président américain.

« Où cela va-t-il s’arrêter ? Allons-nous traiter les musulmans américains différemment ? » s’est interrogé Barack Obama, en rappelant que les tueries les plus violentes, comme celle d’Orlando, ont été perpétrées par des citoyens américains.

 « Rien de magique dans la phrase « islam radical » »

Après avoir fait le bilan de la lutte contre le groupe Etat islamique et avoir lancé un appel à interdire les armes de guerre à la vente aux Etats-Unis, Barack Obama a consacré la moitié de son intervention à démonter la rhétorique de Donald Trump sans jamais prononcer son nom. « La seule contribution de mes « amis » de l’autre bord politique à la lutte contre le groupe Etat islamique est de critiquer cette administration et moi-même pour notre refus d’utiliser l’expression « islam radical ». Ils disent que c’est la clef ! Nous ne pourrons pas battre ces terroristes tant que nous ne les appelons pas « musulmans radicaux ». Et qu’est-ce que cela changerait exactement ? Mettre une étiquette sur une menace ne la fait pas disparaître ! Il n’y a rien de magique dans la phrase « islam radical » et la raison de ma prudence dans la manière dont je qualifie cette menace n’a rien à voir avec le « politiquement correct ». Je me concentre au contraire sur les moyens de combattre l’extrémisme », a insisté Barack Obama. 

Pour le président des Etats-Unis, au contraire, ce discours fait le jeu du groupe EI : « Les groupes comme les terroristes de l’Etat islamique et d’al-Qaïda veulent transformer cette guerre en guerre entre l’islam et l’Amérique, ou entre l’islam et l’Occident. C’est comme ça qu’ils recrutent ! Si nous tombons dans le piège de stigmatiser tous les musulmans sans distinction et implicitement de nous mettre en position de guerre contre une religion dans son ensemble, et bien nous ferons le travail des terroristes à leur place. »

« Il faut cesser d’aboyer et respecter ceux qui agissent », a-t-il résumé. Insistant sur le fait que les propos du candidat Trump sont une insulte pour tous les militaires américains sur le terrain, il a mis en garde les Américains sur la direction que pourrait prendre le pays en cas d’élection du candidat républicain.

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