Nouveau drame pour les Rohingyas, l’ONU dénonce un « cauchemar »

UN Secretary-General Antonio Guterres speaks as the Security Council holds a meeting to discuss the violence in Myanmar at the United Nations in New York on September 28, 2017. / AFP PHOTO / TIMOTHY A. CLARY

Le patron des Nations unies Antonio Guterres a réclamé un « arrêt des opérations militaires » dans l’ouest de la Birmanie et dénoncé un « cauchemar humanitaire », au moment où la minorité rohingya était frappée par un nouveau drame avec la mort d’au moins 19 réfugiés dans un naufrage. Une embarcation de Rohingyas, partie mercredi soir vers le Bangladesh depuis un village côtier de l’Etat Rakhine, a coulé à quelques encablures de la terre ferme, victime de pluies torrentielles et de vents violents dans le golfe du Bengale. Vendredi matin, les corps de deux enfants et d’une femme ont été retrouvés, alourdissant le bilan à 19 morts.

Lors d’une rare réunion publique du Conseil de sécurité sur la Birmanie –la dernière remontait à 2009–, demandée par sept de ses 15 membres, M. Guterres a aussi demandé jeudi au gouvernement birman un « accès humanitaire » dans la zone de conflit et « le retour en sécurité, volontaire, digne et durable » dans leurs régions d’origine des réfugiés ayant fui au Bangladesh.

Le nombre de Rohingyas réfugiés dans ce pays depuis fin août pour échapper aux violences en Birmanie a franchi jeudi la barre du demi-million, selon les Nations unies, soit l’un des plus importants déplacements de population de ce début de XXIe siècle en Asie.

« Il n’y a ni nettoyage ethnique, ni génocide en Birmanie », a assuré au Conseil Thaung Tun, conseiller birman à la sécurité nationale, lors de la réunion de la plus haute instance onusienne, divisée sur le dossier birman. Pékin, comme Moscou, a apporté son appui aux autorités birmanes.

« Nous soutiendrons la Birmanie pour qu’elle rétablisse la situation », a déclaré le représentant chinois au Conseil de sécurité, Wu Haitao.

La Chine est le principal soutien de la Birmanie, où elle compte d’importants intérêts économiques, notamment dans l’ouest, théâtre de la campagne de répression de l’armée birmane consécutive à des attaques de la rébellion rohingya le 25 août.

« Il faut être très prudent quand on parle de nettoyage ethnique, de génocide », a renchéri l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, en affirmant que « des terroristes avaient incendié des villages ».

Une délégation de l’ONU en Birmanie la semaine prochaine
Un voyage dans l’ouest birman des représentants des agences des Nations unies en Birmanie, prévu initialement jeudi, aura lieu la semaine prochaine, a indiqué U Thaung Tun, précisant que son pays invitait aussi M. Guterres à venir en Birmanie. La date est fixée au lundi 2 octobre, a annoncé le journal officiel Global New Light of Myanmar vendredi.

7sur7.be

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